Les Sahraouis ont néanmoins accepté le principe d'un cinquième round de négociations. SOS peuple en danger. Le gouvernement de la Rasd, la République arabe démocratique sahraouie, et le Front Polisario lancent un appel de détresse. Ils exhortent l'Organisation des Nations unies, à la protection du peuple sahraoui «soumis aujourd'hui à une répression féroce et lever le black-out imposé au territoire par les autorités marocaines», a souhaité Mahfoud Ali Beïba, chef de la délégation du Front Polisario aux négociations de Manhasset qui se sont achevées le 18 mars dans la banlieue de New York. Ce 4e round des négociations s'est achevé sans aucune avancée notoire. Les discussions semblent même être dans l'impasse. Le Maroc demeure intransigeant. Il campe sur les mêmes positions que celles qu'il a affichées depuis le début de ce processus. Il s'en tient à sa proposition d'une autonomie sous sa souveraineté. «Rien d'autre». Rabat a encore une fois réitéré son inflexible position. «Le Maroc n'accepte que l'autonomie et rien d'autre que l'autonomie», a martelé Chakib Moussa, le ministre de l'Intérieur marocain. Que vaut dans ce contexte la déclaration de Peter Van Walsum? L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, M.Ban-Ki Moon, a de nouveau appelé à des pourparlers «sans conditions préalables et de bonne foi» afin de déboucher sur «une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable», a indiqué M.Van Walsum. Cette observation qui devrait servir de mise en garde pour les deux protagonistes vise surtout le Royaume chérifien. Le chef de la délégation du Front Polisario le désigne et le pointe du doigt sans ambages. Son souhait est de le revoir revenir à de meilleures dispositions: «Il faut que le Maroc s'engage avec bonne foi dans les négociations pour parvenir à une solution juste et définitive du Sahara occidental permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit légitime à l'autodétermination et à l'indépendance», a déclaré M.Beïba. Le Front Polisario se cantonne et s'accroche à la légalité internationale. Il mettra tout en oeuvre pour soutenir et faire aboutir les résolutions du Conseil de sécurité. «Une solution garantissant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et à oeuvrer de bonne foi pour l'application stricte des résolutions 1754 et 1783», a tenu à rappeler le chef de la délégation sahraouie aux négociations de Manhasset. C'est d'ailleurs sous ces auspices que se dessine le cinquième round des négociations qui a été accepté par les deux parties en conflit. La délégation sahraouie qui aura cependant fort à faire s'est quand même félicité d'avoir pu soumettre sa vision des contours du futur Etat sahraoui indépendant. «Un Etat tourné vers la modernité, garantissant les droits des Marocains résidant sur son territoire», a assuré M.Beïba. Puisse Rabat y tendre une oreille réceptive. Dans ce cas, le peuple sahraoui pourra caresser l'espoir d'un Etat indépendant. Un rêve vieux de plus de 30 ans.