La démarche de l'entraîneur national ne semble pas très logique. L'équipe nationale de football a fait match nul (1-1) contre son homologue de la RD du Congo mercredi après-midi dans le petit stade de Goussainville, une ville située dans la banlieue nord de Paris. Cette confrontation ne mériterait aucun autre commentaire tellement elle a donné l'impression qu'elle s'est disputée dans des conditions dignes d'une rencontre inter-quartiers. Or, c'est justement parce qu'elle a eu lieu dans de telles conditions qu'il faut s'y intéresser. On savait que le football algérien avait atteint le fond en matière de résultats mais pas au point de transformer son équipe nationale en une vague formation tout juste bonne à meubler les rendez-vous d'autres sélections. Il ne faut pas oublier qu'avant ce match, il était prévu que les Verts affrontent la Belgique mais ce match était tombé à l'eau «par la faute des Belges» avait dit Rabah Saâdane, l'entraîneur national. On avait alors parlé de l'Angola et là, tout paraissait acquis. Mais à 15 jours du rendez-vous, l'organisateur a préféré répondre à une offre japonaise qui désirait avoir les Angolais. L'équipe d'Algérie était jetée en pâture de l'à peu-près malgré la promesse qui lui avait été faite qu'elle jouerait contre la RD du Congo à la place de l'Angola. Mais là aussi, on n'était pas sûr d'avoir la bonne équipe, vu que la sélection du Congo s'est déplacée avec deux formations en France, une pour affronter celle d'Algérie, l'autre pour rencontrer l'AS St Etienne. Les Algériens voulaient la plus forte, celle des A et au jour d'aujourd'hui on n'est même pas sûr que ce soit celle des A que les Verts ont affrontée. Et puis est venue cette histoire de stade. Nanterre devait abriter la rencontre, mais au dernier moment, les autorités de cette ville, par crainte de débordements populaires, ont demandé aux Algériens d'aller chercher ailleurs. Noisy-le-Sec a, également, refusé pour finalement trouver la ville de Goussainville qui a imposé que le match se joue à huis clos. Malgré cela, le public est venu et le match n'est pas allé à son terme du fait d'un envahissement du terrain par les supporters des Verts. Rabah Saâdane a, peut-être, des motifs de se montrer satisfait du match et du stage qui l'avait précédé alors qu'il apparaît clairement que c'est du n'importe-quoi qu'on est en train de faire à l'équipe nationale. C'est bien de se regrouper en France, encore faut-il que toutes les conditions soient réunies pour en tirer profit. D'ailleurs, Saâdane lui même avait reconnu, dans une conférence de presse, que ces stages de courte durée n'étaient pas tellement utiles. Malgré cela, on apprend qu'il aurait l'intention de retourner en France, vers le 21 mai pour préparer le rendez-vous du 31 mai à Dakar contre le Sénégal. C'est là une démarche pas très logique. Dakar en juin, c'est au moins 35 à 38 degrés à l'ombre alors qu'en France, c'est loin d'être encore la grosse chaleur. Au lieu d'opter pour un pays du genre du Mali pour aller préparer ses troupes, Saâdane va aller dans un pays d'Europe. Drôle de façon de concevoir les choses. C'est tout de même lui l'entraîneur et il sait ce qu'il fait. Mais là, il ne peut pas nous empêcher de lui faire rappeler l'épisode de 1986. Les bonnes leçons sont celles qui sont retenues.