Cette série portant sur la nature et la culture sera diffusée à l'occasion de la Fête du patrimoine, durant tout le mois d'avril. Les Merveilles d'Algérie est le nom d'une série d'une trentaine de numéros, produite par la Télévision algérienne et exécutée par Machahou Production. Réalisés par Ahmed Attatfa, ces numéros portant sur les sites archéologiques peu connus et peu visités de l'Algérie, sont programmés dans le cadre du mois du patrimoine, chaque année, fixé du 18 avril au 18 mai. Cette série sera diffusée à la Télévision algérienne durant tout le mois d'avril juste avant le JT, c'est ce qu'on nous a indiqué, samedi dernier, lors de la présentation de dix de ces numéros concernant, notamment le Musée de Cherchell, El Kantara, Hammam Salhine (Khenchela), Maréchal-Ferrant, Tiddis, Amourah, Teniet El Had, El Eubbad, Madaure et Timgad. Le commentaire de ces numéros est signé par l'homme de théâtre Mohamed Benguettaf, tandis que la musique du générique est composée par Safy Boutella. Lors de la présentation de cette série de minireportages, M.Belkacem Hadjadj de Machahou Production a tenu à nous préciser que ce travail, destiné au large public «devra réconcilier le citoyen algérien avec son passé, son histoire et sa mémoire de façon à sensibiliser aussi la jeune génération à tourner le regard vers elle-même. Le but est de redonner au jeune, à dose homéopathique, l'amour de son pays...». Etaient présents aussi, à cette rencontre qui s'est tenue à la salle Frantz-Fanon, M.Mourad Badrouni, Mme Zadem Rachida, respectivement directeur de la conservation et de la restauration du patrimoine culturel, et directrice de la protection locale des biens culturels et de la valorisation du patrimoine culturel au ministère de la Culture, qui ont souligné «le manque de précisions et de sens» à juste titre, de ces minireportages où l'esthétique prime sur le texte. Ces professionnels de la question ont aussi proposé de revoir les textes, un peu désuets pour les enrichir d'informations plus adéquates avec ce genre de sujet. Aussi, nous apprendrons que le site d'El Djamila n'a pas été choisi comme «merveille de l'Algérie». La raison invoquée par le réalisateur? Son insalubrité. La Casbah non plus, n'a pas été choisie car tout simplement «elle est très connue» nous certifie-t-on. Soit, mais elle figure bien sur le plan de sauvegarde de l'Unesco. C'est aussi ce qui méritait d'être souligné pour la sauvegarder davantage et la préserver du pillage. Rien ne sert de faire alors des images «carte postale» si cet émerveillement ne suscite pas de (ré)action...n'est-ce pas? Si le mois du patrimoine remet chaque année les mêmes sujets sur le tapis, ce n'est pas pour ressasser inlassablement les mêmes litanies, et Mme Zadem nous donnera certainement raison, que c'est pour faire bouger les choses. «Peut-être qu'en admirant les sites qui étaient, dans la première moitié du siècle dernier, des destinations-phares du tourisme mondial, il se trouvera des investisseurs qui relèveront le défi pour redonner au tourisme algérien son lustre d'antan», mention que nous pouvons lire sur le dossier de presse. Or, comme tout le monde le sait, le tourisme part toujours de la ville pour d'autres expansions géographiques majeures. Restaurer et embellir la ville, d'abord, reste une priorité avant d'aller plus loin et prétendre à l'universalité. Comme dirait l'adage, «il faut d'abord commencer par balayer devant sa porte.» Et la Casbah a bien besoin d'un coup de pouce pour dépoussiérer ses artères et redonner à ce site son lustre d'antan, elle, la «Précieuse» de jadis, qui se meurt aujourd'hui, étouffée sous le poids des pilons et des pans de murs qui tombent, en sus des détritus en tout genre... Sauvons donc la Casbah avant d'aller faire briller d'autres ruines qui, elles, se portent déjà relativement peu ou prou à «merveille». Mais sans tomber dans la «ségrégation» de la nature et de ses miracles, cette série mérite d'être regardée car ces images sont, certes, très belles, poétiques, comme sorties d'un conte des Mille et Une nuits...ou d'une sorte de légende fantastique presque irréaliste. Alors ça mérite la découverte!