«Le nouveau système est une bonne démarche transitoire», estime l'expert Gélard Gilbert. Le nouveau système comptable algérien (SCF) introduisant les normes Ifrs, entrera en vigueur le 1er janvier 2009. Les normes de la comptabilité internationale Ifrs (International Financial Reporting Standard) sont un corpus de normes comptables de haute qualité, destiné aux grandes entreprises internationales. Ces changements induiront des modifications profondes pour les entreprises. Cette question a été abordée, hier, par Gilbert Gélard, membre de International accounting standars boards (Iasb), organisme international situé à Londres qui élabore les nouvelles normes comptables internationales. Une rencontre a été organisée, à cet effet, par l'Ecole supérieure algérienne des affaires et Kpmg. «Le nouveau système est une bonne démarche transitoire», estime-t-il. Selon M.Gilbert, l'Iasb ne peut pas imposer à l'Algérie d'adopter les normes Ifrs. Même si le nouveau plan s'inspire de ces normes, l'adoption de ces dernières demeure à terme inévitable. «Les grandes sociétés algériennes, à l'exemple de Sonatrach, qui signent des contrats de partenariat avec des entreprises étrangères, appliquant évidemment ce processus, procèdent à la transformation de leur plan en Ifrs. Pourquoi donc ne pas en tenir directement compte et se soumettre aux IFRS sans avoir à repenser la manière de gérer», dit-il. Autrement dit, les grandes entreprises algériennes doivent incontestablement se mettre aujourd'hui aux normes de comptabilité internationale imposées par les règles de la mondialisation. Pour M.Rabah Boussaïd, expert comptable, l'élaboration du nouveau système comptable algérien intervient dans le cadre des réformes économiques tenant compte du contexte d'adhésion de l'Algérie à l'OMC et de la signature de l'Accord d'association avec l'Union européenne. «Cela nécessite l'adaptation des pratiques comptables algériennes aux pratiques internationales», précise le conférencier. Le SCF fixe un nouveau référentiel pour l'élaboration des états financiers. «Ses nouveautés sont très proches des normes Ifrs. Il ajoute que le normalisateur aura donc de bonnes bases pour compléter ou interpréter les nouveaux référentiels», insiste le conférencier. A noter que ce sont 250.000 sociétés qui seront soumises à ce nouveau système. Ce dernier permettra la production d'informations détaillées, fiables et comparables et reflétant, notamment une image transparente et plus précise de la situation financière des entreprises. Il met en avant l'aspect économique et financier des opérations au lieu de leur apparence juridique, comme cela se faisait jusque-là. Il s'agit aussi de prévoir un système d'information simplifié, basé sur une comptabilité de trésorerie pour les micro-entreprises. Le SCF prévoit une énonciation plus explicite des principes et des règles devant guider l'enregistrement comptable des transactions, leur évaluation et l'établissement d'états financiers facilitant la vérification des comptes. La prise en charge des besoins des investisseurs qui disposeront d'une information financière lisible et permettant la comparaison et la prise de décision, est également prévue. Elaboré en 2005, le nouveau plan comptable national n'a été adopté que deux ans plus tard.