«Il n'y a point de vent favorable pour celui qui ne sait où il va» disait Sénèque. Devant les exigences de la mondialisation et les nouveaux Codes des investissements, l'Algérie se trouve face à des changements dans certains systèmes de gestion, notamment celui de la comptabilité. «Les entreprises algériennes doivent se mettre aux normes Ifrs» a déclaré Salaheddine Arif, enseignant en finances à l'université de Paris, lors d'une conférence de presse qu'il a animée, hier à Alger. Les normes de la comptabilité internationale Ifrs (International Financial Reporting Standard) sont un ensemble de règles comptables de haute qualité, destinées aux grandes entreprises internationales. Ainsi, selon les dires de M.Arif, les grandes entreprises algériennes doivent incontestablement se mettre aujourd'hui aux normes de la comptabilité internationale imposées par les règles de la mondialisation. «Ces changements vont dégager des modifications profondes pour les entreprises» a-t-il annoncé. Même si le nouveau plan s'inspire de ces normes, l'adoption de ces dernières demeure, à terme, inévitable. La mise à jour du système comptable financier en Algérie sur le mode de la norme internationale (Ifrs) permettra d'assurer une meilleure transparence quant au bilan des entreprises et des grands cabinets d'expertise comptable. Elle devra conduire à faciliter la vérification des comptes et à assurer, au profit des investisseurs, la disponibilité d'informations financières à la fois lisibles et transparentes. L'élaboration du nouveau système comptable algérien intervient dans le cadre des réformes économiques en tenant compte du contexte d'adhésion de l'Algérie à l'OMC et de la signature de l'Accord d'association avec l'Union européenne. Les enjeux de la normalisation ou la standardisation de ce système se basent sur divers points. L'intervenant cite, à titre d'exemple, la création d'un marché unique sous influence des anglo-saxonnes et la nécessité de transparence et d'harmonisation de l'information financière. Cette dernière doit être «claire et intelligible, comparable dans le temps et dans l'espace et aussi être pertinente», précise le professeur. Si en Algérie le nombre de sociétés qui seront soumises à ce nouveau système est estimé à 250.000 en Europe, ce nombre est réduit à 7000 groupes. L'Algérie, qui reste inflexible sur la date butoir du 1er janvier prochain, pour la mise en oeuvre du nouveau système, demeure muette sur le traitement qui sera réservé à l'exercice 2008. Ceci alors que l'exercice en cours est concerné. Les experts ont absolument souhaité des réponses les plus rapides possible d'autant que moins de huit mois nous séparent de l'entrée en vigueur du nouveau système. Quant à savoir si l'Algérie est munie d'un effectif bien formé quant à l'application de ce nouveau système, la question reste posée.