Les théories de développement élaborées dans les salons feutrés sont en total décalage avec la réalité. Le développement fait encore défaut dans les contrées reculées du pays. Des villages sont isolés, absents de l'ordre du jour des responsables locaux. Le village de Semache, situé au nord de la commune d'Al Adjiba et qui représente presque un tiers de la population, reste enclavé. Pourtant, ce village a tous les atouts pour s'élever au rang d'une ville, mais il perdrait alors sa vocation. Le paradoxe est énorme. Les idées ne manquent pas. Il manque leur mise en application. Les théories de développement élaborées dans les salons feutrés, loin de la misère quotidienne des citoyens sont en total décalage avec la réalité. Si ce n'est l'absence d'un programme de développement, le retard accusé dans plusieurs projets, qui, normalement, doivent être achevés, met les populations dans le plus grand embarras. Des citoyens qu'on a rencontrés au village, ont fait un amer constat. Rien ne semble fonctionner convenablement. Le manque d'infrastructures est flagrant. «On n'a pas où passer notre temps», ont déclaré des jeunes, assis sous un olivier. Un no man's land digne de ce nom. «Pas le moindre stade ou le moindre lieu de loisir qui nous permettrait de fuir notre dur quotidien», ont-ils ajouté. Plusieurs d'entre eux sont au chômage. Ils errent d'un bout à l'autre du village et de la wilaya de Bouira, à la recherche d'un cadre de vie décent leur offrant une chance de vivre leur jeunesse. Une jeunesse qu'ils voient filer entre les mains. La vie dans un village, en dépit de ses avantages, leur semble insupportable, contrairement aux habitants de la ville, qui bénéficient de quelques opportunités que leur offrent les autorités. «Sur le plan de la quiétude, on n'a pas à se plaindre, mais question développement, nous sommes un peu en deçà de ce qui a été prévu». Un jeune licencié qui nous a fait visiter en long et en large le village, nous a fait part de ce que vivent les citoyens. De visu, les choses laissent à désirer. Les routes sont défoncées, impraticables. Leur état se dégrade de jour en jour. Les élèves du collège se trouvant au lieudit Tamra, un patelin situé à quelques encablures du village de Semmache ainsi que les élèves de l'école primaire, tous, bravent les dangers de la route au quotidien. C'est ce qu'on a constaté, samedi dernier, en se rendant sur les lieux. A la sortie des classes, des centaines de collégiens et écoliers, empruntent la route, et ce, faute d'espace réservé aux piétons, ce qui gêne considérablement les véhicules de transport assurant la ligne Bechloul-Semmache qui peinent à se frayer un chemin. Un danger pour lequel nul n'envisage de solutions. La salle de soins est située à quelques kilomètres, plus exactement au lieudit la Crête rouge. Une bourgade située le long du chemin menant à Tikjda. Les riverains, pour s'y rendre, sont, soit obligés de faire tout le parcours à pied, soit utiliser les moyens de transport, dans lesquels règne une anarchie. D'après quelques témoignages des habitants, la plupart des transporteurs ont des permis de conduire de moins de deux ans, et hormis un ou deux transporteurs, les autres exercent leur métier loin de toute réglementation, un autre danger guette les habitants de ces localités. Le gaz de ville n'est toujours pas opérationnel, malgré l'achèvement du projet. Au vu de ce que l'on a constaté et à la suite des travaux qui ont été faits, toutes les routes sont délabrées. Il y va de même pour les installations de l'eau qui ont été également affectées, durant la réalisation du projet. Cela fait plus d'un mois que les choses traînent, personne ne se dit concerné pour remettre les choses en ordre et finir proprement les travaux commencés. Des centaines de personnes attendent d'être prises en charge, sur tous les plans. Que les autorités concernées réagissent dans le bon sens.