Effarant! Jeudi dernier, un jeune de 31 ans a été trouvé pendu dans une boutique où il est employé, dans le village de Semmache, à une vingtaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de wilaya de Bouira. Une nouvelle qui a secoué, encore une fois, ce village après celle d'il y a cinq mois, quand un jeune a été découvert pendu tout près de chez lui. Selon des informations, le dernier suicidé, répondant aux initiales M.A., issu d'une famille modeste, s'est rendu à son lieu de travail vers 13h, sans que personne ne se doute de la suite. La porte a été fermée, et ce n'est que vers 16h qu'une autre personne est venue ouvrir la boutique, mais la porte était fermée de l'intérieur. Après avoir défoncé la porte, on a découvert le corps sans vie, suspendu au plafond de la boutique. Le corps a été évacué vers le centre hospitalier de M'chedallah et une enquête a été ouverte pour élucider les causes de cet acte désespéré. A Bouira, le suicide ne cesse de prendre des proportions alarmantes. La wilaya semble renouer avec ce phénomène. Les chiffres sont en nette progression. Une moyenne d'un cas de suicide par mois, sans compter les tentatives. Depuis le début de l'année, six suicides ont été enregistrés, dont trois sont de sexe féminin (une femme de 53 ans, une lycéenne et une étudiante) et deux autres tentatives. Le scénario de ces deux dernières années risque de se répéter. En 2007, plus d'une dizaine de personnes ont mis fin à leurs jours. L'année 2006 a été aussi marquée par ce phénomène. Devant cet état de fait, plusieurs questions méritent d'être posées. S'agit-il réellement de toxicomanes dépressifs ou de personnes dépassées par leur dur quotidien? Pouvait-on croire aux thèses confortant le fait d'une instabilité psychique? La réalité est tout autre. Il y a une année, des cellules d'écoute ont été installées à travers la wilaya. Une initiative prise par les autorités de la santé publique pour endiguer la montée du phénomène de suicide. En vain. Aucune manifestation n'est organisée pour prendre en charge les problèmes sociaux de la classe juvénile et encore moins détecter de potentiels candidats au suicide.