Devant ces souffrances quotidiennes, les pouvoirs publics n'ont fait que recoller les morceaux. Y a-t- il des Algériens qui sont épargnés par cette série de souffrances qui font aujourd'hui craindre le pire? Les chiffres sont alarmants. Les causes sont diverses. En finir avec la vie pour fuir une réalité dure à supporter. Telle est la situation qui a fait l'année dernière 177 décès. Les statistiques sont recensées par les services de police, à l'heure où, de son côté, la Gendarmerie nationale a enregistré le triste record de 128 cas. Le bilan est-il réellement inquiétant? Sans tourner autour de la question, la réponse ne peut être qu' affirmative. La courbe est ascendante. Le nombre des suicidés enregistre une hausse, quoique légère. Le constat établi par la police le confirme. Le phénomène connaît une constante évolution depuis l'année 2005 où étaient enregistrées 114 victimes avant que ce chiffre n'atteigne 177 durant l'année écoulée. En réunissant les chiffres des deux corps sécuritaires, on se rend compte qu'un Algérien se suicide chaque jour. De ce décompte macabre, les chômeurs se sont arrogés la belle part. Un signe que le marasme social fragilise encore plus les personnes déjà psychologiquement vulnérables. L'autre phénomène qui a coûté la vie à plusieurs millions d'Algériens est le terrorisme routier. Les nouvelles dispositions prises par les pouvoirs publics afin d'endiguer ce phénomène qui a hissé l'Algérie au 4e rang mondial derrière les USA, en termes de mortalité, se sont avérées sans effet. Pas moins de 4120 personnes y ont laissé leur vie durant l'année 2007 en Algérie. 38.282 individus ont été victimes de blessures plus ou moins graves, selon les chiffres rendus publics par la Gendarmerie nationale. Il s'agit, en fait d'une véritable hécatombe qui devrait inciter les pouvoirs publics à revoir toute leur stratégie préventive globale. Cependant, on ne fait que colmater les brèches. Et de recoller les morceaux. Les responsables font de la prévention, leur mot d'ordre même si celle-ci n'a jamais suffi, à elle seule. Ce sont ces défaillances accumulées qui font de l'Algérie un terrain propice pour accueillir ces maux. Quant aux maladies graves dont sont victimes des millions d'Algériens, l'on cite l'hypertension artérielle (HTA). Ainsi, un Algérien sur quatre, âgé entre 35 et 70 ans est hypertendu. C'est ce qui ressort des résultats de l'enquête «Tahina» menée par l'Insp. Soit une prévalence de 24,90%, sachant que les cas sont plus fréquents en milieu urbain. Cependant, cette maladie chronique n'est pas l'unique source d'inquiétude. Car, 12,2% des Algériens sont diabétiques avec une prédominance chez la gent féminine. Les nouvelles statistiques montrent qu'un tiers des Algériens sont hypertendus. Ceux-ci, ne cessent d'étonner les médecins spécialistes; ils se nourrissent mal, se soignent peu et préfèrent la sédentarité. Simple et pratique est la thérapie proposée par les médecins. Ils préviennent contre le tabac et appellent à marcher au moins 30 minutes par jour afin d'éviter des accidents cardiovasculaires dévastateurs. Pis encore, il existe près de 30.000 cas de séropositifs en Algérie. Près de 600 cas sont enregistrés chaque année. Le sud algérien, constituant un passage pour les Africains des pays subsahariens qui se dirigent vers l'Europe, est le plus marqué par ce fléau. Comme toujours, on appelle à la prévention et à la sensibilisation. Ne pas s'informer sur le sida, c'est participer à son propre assassinat. Ne pas informer les autres sur les dangers de ce fléau, c'est commettre plusieurs assassinats. Cette tâche est difficile à réaliser. La raison est l'enchevêtrement des problèmes sociaux et de l'analphabétisme touchant plus de sept millions d'Algériens. Multiples sont les souffrances de la population algérienne. A celles mentionnées, s'ajoutent l'hydre du terrorisme, le cancer sous toutes ses formes, la criminalité...ainsi que le phénomène des harragas.