Les avocats algériens doivent être concertés dans les affaires économiques et industrielles internationales. Associer l'avocat algérien dans l'arbitrage des affaires internationales est plus que nécessaire au moment où l'économie algérienne est en pleine transformation. L'avocat, acteur économique dans le monde de l'entreprise en France et en Algérie, a été le thème principal du premier séminaire franco-algérien, ouvert hier, à Oran, dont la clôture est prévue pour aujourd'hui. Séminaire organisé conjointement par l'organisme français Avocats Conseil d'Entreprises, le barreau d'Oran, en partenariat avec la Chambre de commerce et d'industrie d'Oran. Une soixantaine d'avocats français ont pris part à cette rencontre qui a été une opportunité pour les avocats de réitérer leur appel consistant à les introduire dans le traitement des affaires internationales. C'est devenu maintenant une évidence, à la fois inéluctable et incontournable. L'avocat algérien doit être associé dans l'arbitrage international a expliqué Me Belhouari Louahrani, bâtonnier d'Oran. D'autant plus que pas moins de 20 avocats qui ont eu à traiter différentes affaires internationales ont eu gain de cause ces dernières années. Pour ce faire, l'accompagnement de l'organisme français Avocats Conseils d'Entreprises ACE est d'un apport, à la fois, conséquent et agissant. Ainsi, l'Ace est appelé à jouer un rôle important en matière de formation des avocats algériens. Cet organisme, fort de son expérience, est composé de quelque 700 cabinets d'affaires dont certains sont d'envergure européenne, et il entend partager cette expérience avec les avocats algériens intéressés par le droit des affaires. Au vu des transformations économiques rapides que connaît le monde, l'avocat algérien doit être préparé au mieux. Il faut dire pour l'heure que la part importante du marché de l'arbitrage des affaires internationales est raflée par les cabinets anglo-saxons. Cette part est appelée à connaître une hausse sensible. Tout porte à le croire du fait que l'Algérie a signé des accords de partenariat avec l'Union européenne. Elle négocie actuellement son adhésion avec l'Organisation mondiale du commerce. L'Algérie ne peut pas rester à l'écart des activités juridiques internationales, surtout que cette ouverture est inéluctable et elle permettra certainement aux grands cabinets anglo-saxons d'accaparer les segments les plus intéressants du marché du droit, c'est-à-dire ces cabinets accompagneront les grandes entreprises étrangères intéressées par l'investissement en Algérie. A la lumière de ces transformations, plusieurs problématiques resteront posées: quel rôle jouera l'avocat algérien? Quelle place aura l'avocat algérien dans les entreprises étrangères et nationales? Sera-t-il confiné à traiter un contentieux résiduel et exclu du domaine du droit des affaires? La question la plus pertinente qui focalise les débats gravite autour de la définition de l'avocat algérien avec l'entreprise pour l'aider à trouver sa place dans la configuration du paysage économique. Sur un autre plan, la législation algérienne interdit l'installation sur le territoire algérien des cabinets étrangers. En ce sens, le bâtonnier d'Oran dira que «rien n'est impossible».