Le premier responsable de la wilaya a fait état d'un montant de 120 milliards de centimes de dégâts. L'Assemblée populaire de Béjaïa a tenu hier une session extraordinaire pour débattre de la situation qui prévaut dans la région depuis plusieurs mois. Au cours de leurs interventions, les élus de l'APW se sont longuement attardés sur la situation générale de la wilaya. Les interpellations et autres arrestations suivies de perquisitions de domiciles opérées dans les rangs des émeutiers et des animateurs n'ont pas été du goût des représentants du peuple qui, à ce titre, ont demandé leur libération. Dans sa réponse aux élus, le wali de Béjaïa a brossé un tableau des plus sombres de la situation. Chiffres à l'appui, le premier responsable de la wilaya a fait état d'un montant de 120 milliards de centimes de dégâts occasionnés lors des différents troubles qu'a eus à connaître la wilaya. Trois décès supplémentaires ont été enregistrés depuis la reprise des émeutes au mois de mars qui a vu des jeunes se livrer à des dépassements, note le wali qui n'a pas hésité un instant à parler de «prise d'otages d'enfants». Cette situation justifie, aux yeux du wali, les perquisitions et arrestations qui «se sont faites dans le cadre de la loi». Abordant le déficit budgétaire de la wilaya, M.Fatmi annonce que «plus de 40 communes sont déficitaires» du fait «de la diminution des recettes en impôts due au non-paiement des factures Sonelgaz». Il a fallu, ajoute l'orateur que «l'Etat intervienne avec 14 milliards de centimes pour aider ces communes». La saison estivale n'est pas en reste puisque le wali tire la sonnette d'alarme, «on s'achemine tout droit vers une autre saison blanche», avertit-il en faisant part du dernier déficit enregistré dans ce secteur qui s'élève à 3,5 milliards de DA. Répondant à une critique sur la venue du ministre des Travaux publics à Béjaïa, le wali dira qu'elle a été bénéfique à la région en rappelant les sommes dégagées pour le secteur à l'issue de cette visite. L'action de solidarité avec les familles des victimes a également fait l'objet d'une réponse du wali qui parlera de «l'indemnisation de toutes les familles des victimes à raison de 110 millions de centimes chacune». Quant aux blessés, ils ont été pris en charge. Sept d'entre eux ont été évacués à l'étranger. Le premier responsable de la wilaya revient enfin sur les dernières mesures prises par le Président de la République qu'il qualifiera d' «historiques» en faisant allusion à la constitutionnalisation de la langue amazighe. Sept brigades de gendarmerie ont été délocalisées et remplacées par des unités de la police nationale.