Le développement urbain ne doit pas se faire au détriment des terres à vocation agricole. Le constat semble peu reluisant. Environ 50% du programme de développement n'a pas été réalisé. L'aménagement urbain n'a consommé que 3% du budget octroyé. Tandis que 50% des programmes LSP et RHP ont été reconvertis en habitat rural. Sans pour autant oublier les 700 locaux commerciaux à usage professionnel finalisés et non distribués et les 800 logements LSP du nouveau pôle urbain, situé dans la partie ouest de la ville de Bouira et occupant une superficie de 55 ha. Rien n'a été encore fait. Ce sont autant d'anomalies qui restent sans réponse ou peu convaincantes. Tel est le bref constat dressé avant-hier par le président de l'APW de Bouira, Gaci Abdelkader, en ouverture de la 2e session ordinaire 2008. L'ordre du jour avait trait à l'aménagement urbain. Tout a été passé en revue. A commencer par le foncier. Un obstacle par excellence pour l'extension et l'amélioration du milieu urbain. Toutes les communes sont confrontées à ce genre d'entraves. Etablir un plan de développement urbain ne doit pas se réaliser sans la préservation des terres agricoles. La direction des services agricoles a fait état de plus de 182 ha de terres détournés de leur vocation agricole pour être octroyés à l'urbanisme. Cette démarche a toutefois suscité le mécontentement de quelques élus de l'Assemblée. Ces derniers ont appelé à la protection des terres agricoles. De leur côté, les élus du RND ont dénoncé la ponction de 55 ha de terres agricoles dans la commune de Bouira. Abondant dans le même sens, le groupe du RCD souligne que l'extension du milieu urbain au détriment des terres agricoles est une véritable «saignée pour l'agriculture». Les élus sont unanimes à qualifier cette démarche de dilapidation des terres à vocation agricole. Aussi, ont-ils suggéré d'exploiter les terres accidentées ou les terres de moindre valeur agricole. Ce qui permettra, selon eux, de maintenir l'équilibre. A cet effet, toutes les communes sont appelées à n'inscrire aucun projet sans la disponibilité d'une assiette foncière. S'agissant du secteur de l'urbanisme, beaucoup de défis restent à relever. La situation générale faite par le responsable de la direction est loin d'être satisfaisante. Pour une meilleure prise en charge du développement en matière d'achèvement des programmes lancés, beaucoup de difficultés ont été rencontrées, notamment le déficit flagrant d'entreprises de construction qualifiées. Selon le DUC, la liste des entreprises activant dans ce secteur est de 220 entités à travers toute la wilaya. Insuffisant, comparativement aux besoins du secteur. En revanche, il faut atteindre une moyenne de 700 entreprises pour que les projets urbains soient réalisés dans les délais et sous une forme acceptable. D'autre part, des contraintes ont été relevées, notamment en matière de couverture d'ordre topographique. Cela concerne les plans d'occupation des sols (POS) qui sont encore en phase primaire vu le manque de moyens adéquats pour élaborer les études d'une manière permettant d'atteindre les objectifs escomptés.