La cinquième conférence du processus de Barcelone (Euromed) veut relancer la coopération euroméditerranéenne. Valence accueille depuis hier la cinquième conférence euroméditerranéenne dans la perspective de relancer le processus de Barcelone, quelque peu essoufflé, dont l'objectif affirmé était de promouvoir la coopération régionale entre les Quinze de l'Union européenne et les Etats de la rive Sud de la méditerranée. Si l'ambition de Valence demeure donc la relance d'un processus qui connaît quelques lenteurs dans sa mise en oeuvre, il n'en reste pas moins que la situation prévalant au Proche-Orient pèsera lourdement sur les travaux de la conférence. La Syrie et le Liban qui ont décidé de boycotter la réunion feront ainsi défection à une conférence qui n'échappera pas également au séisme ayant marqué la présidentielle française. Damas explique son absence par son respect pour le «sentiment des peuples arabes et palestiniens», quand à Beyrouth, elle jugeait «impossible» de prendre part à cette manifestation aux côté d'Israël. Il était prévue, rappelle-t-on, que le Liban signe à Valence l'accord d'association avec l'Union européenne. Ce qu'a fait, hier, l'Algérie, qui officialise ainsi son partenariat avec l'Europe, appelé à redonner l'élan nécessaire et de nouvelles perspectives à des relations, jusqu'ici, plus ou moins mitigées. Mais il apparaît bien que ce sont le Proche-Orient et les exactions d'Israël dans les territoires palestiniens occupés qui vont dominer les débats, d'autant que les Palestiniens encouragent les Européens à s'engager plus avant pour contribuer à trouver une solution au problème proche-oriental. Le ministre palestinien de la Coopération internationale, Nabil Chaâth, mène d'intenses consultations dans ce sens pour sensibiliser davantage les Européens à la situation qui est faite aux Palestiniens, généralement, et au président Arafat, plus particulièrement, dont la vie est en danger. Ce qu'a réaffirmé Nabil Chaâth, qui se trouve depuis dimanche à Valence, déclarant: «Je souhaite une action rapide des Européens pour sauver la vie du président Arafat et obtenir le retrait de l'armée israélienne qui encercle son quartier général à Ramallah» La conférence de Valence aura aussi à se pencher sur l'ambitieux projet d'arriver d'ici à 2010 à mettre sur pied une grande zone de libre échange englobant les deux rives de la Méditerranée intéressant plus de 600 millions de personnes. Lancé par la conférence de Barcelone de 1995, ce vaste processus de partenariat englobe les Quinze de l'UE et douze pays du Sud de la Méditerranée, et devant, à terme, rassembler l'ensemble des pays et Etats du pourtour de la mer Méditerranée. A Valence, un programme d'action de l'Union européenne sera soumis pour approbation aux 25 pays présents dans la ville espagnole (moins la Syrie et le Liban absents).Ce programme prend en charge les chapitres politique et sécurité, finances et économie, de même que les volets, social, culturel et humain. Au plan sécuritaire, le terrorisme demeure la préoccupation majeure des responsables euroméditérranéens qui auront sans doute à approfondir la discussion, en vue de la ratification et «la mise en oeuvre rapide» des instruments internationaux «pertinents» et à appeler à une plus grande «coopération» en matière de lutte contre le «financement de ce fléau» Bien avant les événements du 11 septembre, l'Algérie, rappelle-t-on, n'avait pas cessé d'interpeller la communauté internationale quant à «l'urgence d'une coopération mondiale de lutte contre le terrorisme et ses supports» Par ailleurs, indique-t-on de source proche de la conférence, au plan économique, la conclusion de onze, des douze accords d'association «ouvre un nouveau chapitre des relations euroméditerranéennes» La quasi-totalité des pays du sud de la Méditerranée s'est engagée, souligne-t-on, dans un «processus de démantèlement tarifaire et l'établissement progressif d'une zone de libre-échange avec l'Union européenne». D'autres décisions sont appelées à être approuvées par la conférence ministérielle de Valence, notamment celle prise, en mars dernier, par les ministres du Commerce et ayant trait à l'élargissement du système européen des règles d'origine «aux pays partenaires», la Commission de l'UE s'engageant à porter assistance aux pays Sud-méditerranéens le cas échéant. La conférence de Valence doit conclure ses travaux aujourd'hui par l'adoption d'une série de décisions appelées à redonner un nouvel élan au projet euroméditerranéen et à relancer sérieusement le processus de Barcelone.