La musique traditionnelle coréenne occupe une place de choix parmi les cultures musicales de l'Asie orientale. «Son de la nature et Mouvements harmonieux», est le thème du spectacle de musique et de danses traditionnelles de la Corée du Sud. Cette présentation, proposée par une troupe d'artistes de haut niveau, est organisée par l'ambassade de la Corée du Sud à Alger, sous le patronage de madame la ministre de la Culture, Khalida Toumi et en collaboration avec le Théâtre national algérien. Durant son allocution, Son Excellence l'ambassadeur de la Corée du Sud a mis en exergue ce spectacle qui «permettra de mieux appréhender un univers musical et chorégraphique particulièrement riche et varié, et aussi d'avoir, à travers les chatoyants costumes des artistes, un aperçu des traditions vestimentaires et du sens esthétique des Coréens.» Et d'ajouter: «Je suis très heureux de vous accueillir une fois de plus au sein du Théâtre national algérien pour apprécier ensemble la représentation de la Troupe nationale des arts folkloriques de Corée dirigée par M.Lee Jae-Hyung et qui nous offrira un florilège de danses et musiques traditionnelles.» La musique traditionnelle coréenne occupe une place de choix parmi les cultures musicales de l'Asie orientale; elle s'est, très tôt, distinguée par ses propres formes musicales en les faisant connaître hors de ses frontières. Elle comprend aujourd'hui trois grandes catégories: musique de cour, musique d'essence populaire et musique religieuse. Les grandes traditions de la culture coréenne restent toujours vivantes. Au début du XXe siècle, quand la dynastie Joseon touchait à son terme, l'Institut national ayant en charge ces activités culturelles a connu une période de crise. Par chance, la musique traditionnelle a pu échapper à l'oubli grâce au zèle de quelques musiciens éclairés, qui ont eu l'idée de former des interprètes pour assurer la relève. L'Institut renaît donc de ses cendres, avec pour mission de perpétuer la musique traditionnelle, d'en transmettre l'héritage aux nouvelles générations et d'assurer la formation d'interprètes. Aujourd'hui, grâce au Centre national pour les arts scéniques folkloriques coréens, créé en 1951 par le ministère de la Culture et du Tourisme, existe un gardien et dépositaire d'un art ancestral remontant à plus de 1400 ans, au-delà des changements de dynastie et de croyance. En plus de sa mission d'enseignement, ce centre conduit aussi des travaux de recherche et assure la promotion d'échanges internationaux. Cette musique «céleste» qui a connu au cours des siècles derniers les anciens rituels confucéens dédiés aux dieux de la Terre et du Ciel, aussi bien que les fastes des grandes cérémonies de cour, se prolonge aujourd'hui avec le même raffinement. Le spectacle présenté par la troupe du Centre national pour les arts scéniques folkloriques coréens sera une évocation de cet art musical et chorégraphique millénaire. Des danses comme celle de tae pyeng mu combinant gracieux rythmes royaux et les rites chamanistes, la danse populaire très rythmée de jangguchum, le pan Gut, divertissement traditionnel aux rythmes virevoltants ou encore les chants traditionnels des fermiers et des meuniers, restent une expression toujours vivante de la Corée d'aujourd'hui. La musique soliste et improvisée du Sanjo, les sons enchanteurs du tae-pyuong-so «clarinette coréenne» accompagnée d'une musique orchestrale ou encore les rythmes envoûtants des tambours janggu et jing interprétés de manière virtuose, témoignent de la grande vivacité de la musique traditionnelle de Corée qu'a découvert, samedi dernier, le public algérien au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi.