L'opération du 5e Recensement général de la population et de l'habitat (Rgph) commence aujourd'hui. Cette opération est la cinquième depuis l'Indépendance. 72.000 agents sont mobilisés dont 80% de femmes universitaires, 4000 formateurs, 11.000 contrôleurs et 55.000 recenseurs. Ce recensement permettra d'analyser la croissance démographique, les conditions sociales de la population et les résultats de la politique de développement en Algérie. L'universitaire et spécialiste du mouvement syndical algérien, Nacer Djabi, a affirmé que «les questions liées à l'évolution démographique intéressent, à la fois les politiques et les chercheurs dans les différents domaines, comme elles sont nécessaires à toute approche se rapportant au champ de la recherche sociale.» Il a souligné la nécessité de mettre les données récoltées, grâce à cette opération, à la disposition des chercheurs dans les différentes disciplines. «Avant, l'Office national des statistiques (ONS) prenait des années pour mettre l'ensemble des données à la disponibilité des chercheurs et des citoyens.» précise-t-il. Nacer Djabi ajoute que «l'utilisation des nouvelles technologies de l'information permet de réduire le temps d'exploitation de ces données et leur mise à la disposition des chercheurs.» Selon les responsables concernés, toutes les conditions sont réunies pour le bon déroulement de l'opération. L'enveloppe financière dégagée pour la réussite du recensement est de 2,6 milliards de dinars. Le sociologue du Centre de recherche algérien du développement (Cread), Mohamed Saïb Musette, a accueilli favorablement la décision d'effectuer un recensement général de la population et de l'habitat chaque 5 ans. Il considère que la fréquence de 10 ans pour chaque nouveau recensement est relativement longue. Le chercheur a, par ailleurs, relevé que les nouveautés introduites dans le recensement qui débute aujourd'hui, sont d'une utilité avérée pour permettre aux pouvoirs publics une meilleure visibilité de l'état socioéconomique du pays. Concernant le mouvement migratoire, il a souligné que «ce sujet est abordé pour la première fois dans un recensement en Algérie». Il a indiqué: «On peut faire des sondages exhaustifs à partir des résultats du recensement.» «Ce genre de sondage permet de définir les besoins et imprimer une meilleure cohérence aux politiques des pouvoirs publics», conclut-il.