Si, demain, ce club venait à ne pas battre le CABBA, il pourrait préparer sa future saison en D2. Le Mouloudia d'Alger s'apprête à retrouver un stade qui l'a vu réaliser quelques-uns des plus beaux exploits de son histoire. Demain, ses joueurs fouleront la pelouse du stade Omar-Hammadi à l'occasion du match qui doit opposer leur équipe à celle du CA Bordj Bou Arréridj. Ce n'est pas une volonté de renouer avec ce passé glorieux qui a ordonné ce choix mais bien le désir de sauver le club d'une humiliante descente en division2. Une fois de plus, le Mouloudia se voit obligé de brader sa renommée pour des calculs d'épicier dans le but de sauver ce qui peut être sauvé. Cela est le résultat d'une somme d'erreurs qui avaient débuté bien avant la présente saison, qui se sont poursuivies durant la préparation à celle-ci l'été dernier et qui se sont consolidées tout au long du parcours de l'équipe. On a ainsi abouti à une équipe complètement déglinguée où la rue imposait son diktat. Mais comme si cela ne suffisait pas, est venu se greffer un autre diktat, celui des joueurs, véritables auteurs de la saison catastrophique du Mouloudia. Dans ce scénario, il convient de relativiser la responsabilité des dirigeants actuels. Ceux-ci ont hérité d'une situation absolument ingérable au sein d'un club miné de partout. Ils font ce qu'ils peuvent dans une ambiance «pourrie» et dans un environnement, notamment celui des joueurs, très malsain. «Je connaissais le Mouloudia mais je ne savais pas qu'il existait une telle animosité entre les joueurs», nous disait, récemment, un ex-dirigeant. «C'est peu de dire qu'il y a des clans dans cette équipe. C'est une véritable gangrène qui s'y est incrustée et tant que ces joueurs resteront, le mal ne sera pas éradiqué», avait-t-il poursuivi. «Quand tel joueur ne parle pas avec un autre, quand il décide, dans le match, de ne pas joueur avec lui, donc de ne pas lui faire de passes, comment voulez-vous que l'équipe puisse obtenir de bons résultats?» nous avait-t-il indiqué. On ajoutera, pour notre part, qu'un club qui laisse deux joueurs se marier le veille d'un match important de championnat (contre la JSK au stade du 5-Juillet) et qui pardonne à un joueur qui a pris son sac et ses papiers pour disparaître pendant plusieurs jours (il était allé aux Emirats arabes unis pour tenter de se faire enrôler et il en était revenu bredouille parce que n'ayant pas le talent requis), est un club qui est destiné à un avenir morose. Alors que l'on croyait que de telles anomalies allaient être bannies, voilà que surgit l'affaire Cherrad. Il ne fait pas de doute, aujourd'hui, que le recrutement de l'ex-Niçois et Bastiais a été un énorme «bide». Précédée de sa réputation de chasseur de buts, il n'a pas pu répondre à l'attente des dirigeants et des supporters du club. Cette situation a été mal acceptée par ses coéquipiers, déjà jaloux de le voir percevoir le plus gros salaire. Cette marginalisation a été, on s'en doute, très mal vécue par Cherrad qui en voulait à ses dirigeants d'avoir divulgué la somme qu'ils venaient de lui verser. Il a, ainsi, eu un coup de «gueule» qui l'a amené à se mettre en retrait, indiquant qu'il était blessé alors que le médecin du club n'aurait diagnostiqué aucune anomalie physique ou autre à son niveau. Il a, donc, été obligé de reprendre les entraînements et si demain son rendement venait à être médiocre, il pourrait être la cible de la galerie mouloudéenne. C'est pourquoi, il nous semble que l'on s'achemine vers sa non-titularisation face au CABBA. Toujours est-il qu'avec ou sans Cherrad, le MCA sera tenu de gagner. On verra si «Sidna Bologhine» sera la solution aux déboires du club des Vert et Rouge.