Il a demandé aux jeunes d´Oran de faire preuve de patience, car le gouvernement a des projets pour eux. Le chef du gouvernement a rencontré à Oran, les jeunes en détresse sociale, en mal de vie, en l'occurrence les harragas qui, depuis 2004, n'ont pas cessé de manifester leur existence à travers ce qui est désormais appelé, la harga. En guise d'assurance, M.Belkhadem a réitéré la promesse qu'a faite le gouvernement: la création de quelque 400.000 postes d'emploi chaque année. Ainsi, la rencontre d'Oran a été une opportunité pour le chef du gouvernement d'étaler son plan d'action au profit des jeunes. C'est ainsi, qu'il a fait état de la politique adoptée par le gouvernement en matière de création d'emplois, annonçant que la nouvelle carte nationale de la formation doit être harmonisée avec le marché de l'emploi. L'immigration clandestine étant l'axe principal de la rencontre de jeudi, le chef du gouvernement est longuement revenu sur le phénomène. Dans ce cadre, redoutant le développement de l'immigration clandestine, Belkhadem a exhorté les jeunes à faire preuve de patience. «Il y a nécessité d'écouter les jeunes», a-t-il souligné en présence de Ould Abbès et de Tayeb Louh, respectivement ministres de la Solidarité nationale et du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Le phénomène de l'immigration clandestine inquiète sérieusement les plus hauts responsables du pays. La semaine dernière déjà, le Conseil des ministres s'est penché sur cette question lancinante. Aussi, quelques jours auparavant, Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale, s'est déplacé en personne à Oran et a rencontré près d'une centaine de harragas. Les chercheurs du Centre de recherche anthropologique, social et de communication, ont été chargés de mener des études sur les véritables causes de l'éclosion de ce phénomène dont l'éradication n'est pas pour demain. Car quelques jours après qu'il ait écouté plusieurs jeunes «sans projets fixes», onze personnes, originaires de Tiaret, ont été retrouvées mortes en mer. Sur un autre plan, une dizaine de psychologues de la direction de la jeunesse d'Oran ont effectué, dernièrement, un sondage. Les 26 communes de la wilaya ont été touchées par ce sondage. 312 personnes, 259 hommes et 53 femmes, ont été interrogées. Le sujet principal a porté sur la harga. Il ressort de l'enquête que 29,48% des personnes sondées estiment qu'immigrer clandestinement est une forme de fuite en avant devant la réalité. 19,87% considèrent que l'immigration clandestine est une quête d'une vie meilleure tandis que 11.85% qualifient la harga de suicide. Deux jeunes sur trois ont connu, dans leur entourage, au moins un candidat à l'immigration clandestine. La moitié des personnes sondées a confié avoir été tentée par la harga tout en étant convaincue que cette option n'apporte pas de solution à ses problèmes. La même enquête fait ressortir que la pauvreté et le chômage, la cherté de la vie, la perte de confiance dans le responsable sont autant de facteurs qui ont amplement poussé les jeunes à l'immigration. Les personnes qui ont été examinées estiment que les solutions pouvant remédier au phénomène sont le travail et l'amélioration du cadre de vie.