Le RND et le RCD ont occupé le terrain politique ce week-end à Béjaïa. Le parti d'Ahmed Ouyahia a battu le rappel de ses cadres et militants à l'hôtel Zéphir pour un conseil de wilaya déterminant. Ce rendez-vous interne, qui s'inscrit dans le cadre de la préparation du congrès du rassemblement, a été une occasion pour le secrétaire de wilaya de dresser le bilan du parti depuis la présidentielle d'avril 2004. «Le RND n'a pas cessé d'évoluer quantitativement et qualitativement», devait dire en substance M.Omar Allilat. Après avoir détaillé, les échéances électorales auxquelles a pris part le parti, le secrétaire de wilaya conclura: «Les critères de candidature ne manqueront pas d'esprit d'équité, d'assiduité et d'engagement, ce qui ouvrira à coup sûr une vision réelle sur notre projection des concepts modernes et la sacralisation du modèle démocratique». Les responsables du parti se sont attelés à expliquer le choix par voie d'élection des militants en mesure de porter la voix de la base, avec ses spécificités et ses contradictions; en un mot de respecter la feuille de route. Le choix des délégués qui prendront part au prochain congrès national du parti, est si minutieux qu'il faut jouir d'un grand militantisme pour figurer dans la liste des 30 partants dont six femmes. Le RND, qui a réussi un retour en force dans la région veut se prémunir de tout en clarifiant sa position pour se placer en tant que nouvelle force politique dans un bastion traditionnellement hostile. Avec 4000 adhérents, le choix des délégués ne sera connu qu'après le 20 avril, un hasard avec la date symbole du printemps berbère. Ce n'est pas le cas du RCD qui, justement, a choisi cette date commémorative pour convoquer ses militants lors d'un discours tenu par le Dr Sadi dans lequel il dira: «Le 20 avril 1980 doit être inscrit parmi les trois mouvements structurants de l'histoire du pays». En n'évoquant pas le MCB et en occultant les événements du Printemps noir, qui ont endeuillé des centaines de familles, le président du RCD s'est longuement attardé sur son propre parcours de militant dans les années 80. Citant parfois Mammeri avec qui il se serait retrouvé un jour seul dans un cours informel de tamazight à l'université d'Alger, Sadi n'a pas manqué de fustiger les tenants du pouvoir en dénonçant ce qu'il appelle l'«antikabylisme et la politique du contre-développement en Kabylie». En conclusion, le chef de file du RCD soutiendra que «avril 80 est l'acte fondateur de l'Algérie démocratique». Un appel sera, par ailleurs, lancé pour une participation massive à la marche commémorative prévue demain.