Pour une fois, cette instance a su résister au diktat d'un président de club. L'affaire du match ES Sétif-JS Kabylie de la 26e journée du championnat de la division1 a tourné au vinaigre. Au moment où ces écrits étaient rédigés, nous ne savions pas si cette confrontation, programmée à 18h au stade du 8-Mai 1945 de Sétif, s'était déroulée, mais dans la journée d'hier tout portait à croire qu'elle n'aurait pas lieu. Non pas qu'elle pouvait être reportée au dernier moment par la Ligue nationale (encore que de ce côté-là il fallait s'attendre à tout car le téléphone, pour imposer une ligne de conduite à cette Ligue, existe) mais bien parce que les dirigeants de l'équipe sétifienne ont décidé qu'elle ne se présenterait pas sur le terrain. Cette décision a été prise à la suite d'une réunion qu'ils ont tenue jeudi soir et elle a été confirmée par le président du club sétifien, Abdelhakim Serrar, hier matin, sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. «Au moment où je vous parle (vendredi matin) notre équipe se trouve toujours au Caire. A moins de prendre un Mig, dès maintenant, je ne vois pas comment elle pourrait être présente ce soir face à la JSK. Ce que je retiens c'est que la Ligue nationale gère, comme elle veut le championnat et qu'elle n'a pas voulu répondre à nos doléances de report de ce match. M.Ali Malek, le président de la LNF se prend pour Rambo, mais il ne connaît pas l'ESS. S'il veut sanctionner l'Entente en lui enlevant des points ou en la reléguant en D2, qu'il le fasse mais qu'il assume ses responsabilités.» Le président sétifien ajoute qu'il avait «informé la LNF que certains de nos joueurs étaient blessés suite au match de Coupe arabe de mardi et qu'il fallait qu'elle en tienne compte». Le président de la Ligue nationale, Ali Malek, s'est, lui, exprimé sur la Chaîne III, vendredi matin, indiquant «qu'il n'y aura aucun changement dans le calendrier de la D1. Le match ESS-JSK reste donc programmé pour vendredi soir. Nous sommes arrivés à un stade où il n'est plus possible de reporter des matchs. Le championnat doit se terminer dans les délais prescrits car il faut tenir compte des échéances des deux équipes nationales, la A et la A'». Dans le cas où l'ESS venait à ne pas se présenter pour ce match, elle tomberait sous le coup de l'article 118 des règlements généraux du football algérien qui indique que «tout club dont l'équipe seniors déclare forfait subit les sanctions prévues par l'article 98 du code disciplinaire». Le code disciplinaire en question stipule en son article 98 que: 1- Si une équipe seniors d'un club déclare forfait, refuse de participer à une rencontre ou abandonne le terrain, le club est sanctionné par: Phase aller -Match perdu par pénalité. Phase retour 1re infraction: -Match perdu par pénalité, -Défalcation d'un (01) point. 2e infraction: -Match perdu par pénalité, -Défalcation de trois (03) points. Une amende pour chaque forfait de: -Cinquante mille dinars (50.000DA) pour les clubs des divisions nationales une et deux. 2-Le club fautif sera privé de l'indemnité éventuellement dû pour la retransmission intégrale ou partielle du match. On voit, donc, qu'il n'est pas question de rétrogradation pour l'ESS mais seulement de match perdu et de défalcation d'un point, sanctions qui seraient déterminantes pour la lutte pour la seconde place du championnat. Cette histoire fait ressortir que le président de la Ligue nationale a eu une attitude courageuse car, jusqu'à présent, on savait que certains présidents de clubs faisaient la pluie et le beau temps dans ce championnat. La décision de Ali Malek est d'autant plus justifiée que l'argument des Sétifiens de ne pas jouer parce qu'ils ont des blessés, ne peut pas être acceptée. Ce n'est pas parce qu'une équipe a des joueurs blessés qu'on doit lui reporter un match. En outre, s'agissant du blocage de certains joueurs au Caire, il convient de dire que lorsque les dirigeants de l'ESS avaient présenté le plan de vol de leur équipe à la Ligue nationale, il était fait mention que toute la délégation devait rentrer mercredi au pays. Enfin, il est bon de rappeler que, au tout début de la saison, Serrar avait adressé une lettre à la Fédération et à la Ligue nationale dans laquelle il donnait sa parole qu'il ne demanderait aucun report de match à son équipe qui allait jouer deux compétitions internationales.