Jimmy Grulé estime que les associations à caractère caritatif sont les plus grands «relais» des groupes terroristes. «Si l'on veut réellement éradiquer le phénomène du terrorisme à partir de la racine, il faudra plutôt couper les sources de financement des réseaux terroristes.» Cette déclaration émane de Jimmy Grulé, expert américain dans le droit criminel international, notamment dans les domaines du terrorisme, le financement du terrorisme et la lutte contre le blanchiment d'argent. Selon ce spécialiste, la lutte antiterroriste, devant être menée par l'ensemble des 132 pays ayant adhéré à la Convention internationale pour la lutte antiterroriste, doivent faire le nécessaire dans le dessein de geler les avoirs de ces groupes criminels. «Cette nécessité est aujourd'hui devenue absolue, au vu de la recrudescence des actes terroristes de par le monde», estime M.Grulé. Ce dernier ajoutera en insistant que «l'argent représente le nerf de la guerre des réseaux terroristes dans le monde.» Jimmy Gulé, qui a animé, hier, une vidéo conférence, au siège de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique à Alger, croit dur comme fer que «les terroristes ont recours à tous les moyens possibles afin de collecter les fonds nécessaires susceptibles de les aider à perpétrer leurs actes, à l'échelle internationale.» Pour étayer ses déclarations, il a précisé que le budget «alloué» par Al Qaîda pour les attaques du 11 septembre 2001, contre les deux tours jumelles, oscille entre 300.000 et 500.000 dollars. Il a indiqué, en outre, que le budget annuel de cette organisation terroriste est estimé à 30 millions de dollars. Mais quelle est l'origine de cet argent? Pour Jimmy Grulé, les sources de financement des groupes terroristes sont variées. Mais il souligne que les plus grands «relais» de ces groupes sont les associations à caractère caritatif. En ce sens, le conférencier estime qu'il est du devoir de l'ensemble des pays ayant signé la Convention internationale pour la lutte antiterroriste, de contrôler rigoureusement ce genre d'associations. Par ailleurs, Jimmy Grulé estime qu'il est du devoir des Etats, livrant une lutte sans merci contre le terrorisme de l'étendre à la corruption, et de contrôler les exportations des entreprises, privées ou étatiques. «Certaines entreprises procèdent à la sous-estimation de leurs exportations, et la différence va droit dans les fonds des groupes terroristes activant un peu partout à travers la planète», souligne le conférencier. Même si l'argent est perçu comme le nerf de la guerre par les réseaux terroristes, il n'en demeure pas moins que le retard accusé dans le secteur de l'éducation, dans les pays touchés par le phénomène du terrorisme, reste l'un des points névralgiques aidant à l'expansion des groupes terroristes. Même si Jimmy Grulé pense que ce point demeure relativement important, les commanditaires des attentats du 11 septembre 2001 sont, dans leur majorité bien instruits «et ils sont, de surcroît, diplômés d'universités prestigieuses.» En somme, le conférencier croit dur comme fer que la lutte contre le terrorisme devra être menée par l'ensemble de la communauté internationale. «D'autant plus que ce phénomène n'a épargné aucun pays» conclut le conférencier.