Un flou demeure dans l'interprétation de la garantie automobile telle qu'offerte aujourd'hui aux Algériens. L'émission hebdomadaire Aïnoune ala siarate (regard sur l'automobile) transmise sur les ondes de radio El Bahdja et qu'anime notre consoeur Zola Soumer, a mis à nu les incohérences entre le département de Djaâboub et les concessionnaires automobiles algériens en matière de lecture de la garantie automobile. En effet, invités de cette émission, M.Yadaden Mohamed, directeur général de la GMC, et M.Ahcène Zentar n'ont pas donné l'impression d'avoir une vision commune de la garantie automobile telle qu'offerte actuellement par les concessionnaires aux Algériens. Du moins, tous deux ont donné une appréciation différente des textes régissant cette dernière. Ainsi, l'émission, qui a mis en avant le délicat sujet de l'après-vente et de son corollaire, la garantie, a nécessairement débouché sur un débat auquel ont d'ailleurs participé certains auditeurs. Ces derniers ont été nombreux à dénoncer la perte de leur garantie du fait d'une simple vidange effectuée chez un garagiste non reconnu par leur concessionnaire. Ce qui n'a pas manqué d'alimenter le débat relatif à la question sensible de la garantie et les conditions de son annulation. Selon M.Yadaden, la garantie est aujourd'hui suffisamment encadrée par les succursales automobiles qui obéissent au dernier décret exécutif qui réglemente leur activité. L'intervenant a étayé par le fait que les enseignes automobiles délivrent un carnet de garantie qui comprend toutes les recommandations du constructeur et qui explique la maintenance du véhicule. L'invité de l'émission a également mentionné les délais des différentes révisions, le changement des pièces dans les ateliers du concessionnaire et que couvre cette même garantie. Selon lui, s'approvisionner en dehors du réseau des concessionnaires «peut être effectivement dangereux pour le client». M.Yadaden a ajouté: «Nous sommes engagés par la marque et nous oeuvrons selon les lois de la République algérienne démocratique et populaire», non sans signifier, que tout client est tenu de respecter toutes les révisions périodiques et les recommandations du constructeur. A l'en croire, le concessionnaire n'est pas tenu de respecter la garantie si le client s'adresse, pour une réparation quelconque pouvant altérer les organes sensibles du véhicule, à n'importe quel réparateur de quartier. «Dans ces conditions, nous ne pouvons pas maintenir la garantie, car les véhicules actuels comprennent énormément d'électronique, d'autant qu'une formation continue du personnel dans la technologie utilisée, est constamment dispensée. Nos techniciens sont formés sur le neuf.», a-t-il précisé. Moins laconique et sur un ton docte, le représentant du ministère du Commerce, M.Zentar, a révélé que le décret exécutif 07-390 du 11 décembre 2007 ne gère pas encore, de manière explicite, la garantie automobile, voire ne comprend pas la garantie. Selon lui, la garantie vise d'abord à protéger le véhicule des dangers qui peuvent être portés à l'intégrité physique et matérielle du consommateur, comme elle lutte contre la non-conformité d'un produit, en l'occurrence l'automobile. Faire une vidange ailleurs que dans un atelier recommandé peut porter préjudice à une procédure d'entretien périodique et quotidienne, et la garantie n'est là que pour lutter contre la non conformité d'un produit et non le contraire, a-t-il insisté. En cas de non-application de la garantie on peut recourir à la justice, a-t-il renchéri. En somme ce sont là deux lectures différentes de la garantie. Néanmoins, et d'après le responsable du ministère du Commerce, le décret exécutif régissant l'activité des concessionnaires algériens commence déjà à donner ses fruits. M.Zentar a, en outre, annoncé que son département met au point une loi sur la répression de la fraude; cette dernière atterrira incessamment sur la table du secrétariat général du gouvernement. Cette loi sera alors adoptée dès son passage en Conseil de gouvernement. Devant réglementer de manière plus pointue l'univers automobile, elle pourrait être annoncée dès cette année. Selon le représentant du ministère du Commerce, ce texte inédit consacrera la garantie automobile, le service après-vente (SAV) ainsi que tous les produits et autres pièces de rechange sans exception. Signalons qu'un troisième invité de l'émission, en l'occurrence M.Khaled Djemaâ de la société Speedy, a appelé à ce que certains professionnels à son image, soient intégrés dans le réseau des concessionnaires afin d'apporter un service de qualité et de proximité aux utilisateurs. Une option, a-t-il poursuivi, qui ne pourra que solutionner le problème de la facturation et apporter davantage de confort dans la garantie offerte aux consommateurs.