Le ministre de la Justice reçoit le président du Syndicat national des magistrats et les membres du bureau exécutif    Clôture des travaux du Forum social sahraoui de solidarité au camps des réfugiés sahraouis d'Aousserd    17e Fntp : la pièce de théâtre "Essakia" présentée en compétition    Fédération algérienne de natation : Nasreddine Zahafi réélu à la tête de la FAN    Chaque produit de l'artisanat algérien aura à l'avenir un label pour le promouvoir sur les plans national et international    Mines : workshop dimanche à Alger sur le développement de la filière lithium en Algérie    Constantine : le DGSN inaugure des structures opérationnelles et sociales de la police    Production pharmaceutique : Hadji appelle les opérateurs économiques à se focaliser sur la fabrication de médicaments innovants    Industrie nationale des détergents et produits d'entretien: succès local et expansion internationale    Cyclisme sur piste/Championnats arabes 2024: cinq nouvelles médailles pour l'Algérie, dont une en or    Sport scolaire: le ministre de l'Education nationale donne le coup d'envoi de la 2e édition de la manifestation School Athletic Kids    Le Président de la République procède à un mouvement partiel des chefs de postes diplomatiques et consulaires    Génocide sioniste à Ghaza: plus de deux millions de personnes sans accès à la nourriture    Le président de l'ONSC reçoit Mme Saâda Arbane    Mascara: la pensée de Malek Bennabi mise en lumière    2024 : l'UNESCO inscrit "le costume féminin de cérémonie dans le Grand Est algérien" et "le henné" sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 45.484 martyrs et 108.090 blessés    L'Onu propose un plan de remède    L'Egypte condamne l'assaut d'Al-Aqsa par Ben Ghafir    Séance de travail sur la recherche scientifique au profit du secteur de la forêt    Journée d'études autour de l'application des peines de travaux d'intérêt général    Le maire de Khenchela placé en détention provisoire    Campagne de sensibilisation sur les services numériques des caisses sociales    L'âge d'or du « Made In Algeria »    Une plateforme numérique unique en cours de développement pour les demandes de logement    La préservation de la mémoire nationale au cœur du devoir journalistique    Le MCA, l'USMA et le PAC veulent tourner la page    Clôture du 3e Championnat arabe militaire de boxe à Alger    La sélection algérienne en stage    Le peuple palestinien face aux équivoques du «monde libre» et à la félonie du «monde arabo-monarchique»    Hidaoui préside l'ouverture de la 20e édition    Grands événements culturels de 2024    Concours de recrutement: changement de l'horaire de l'examen du soir du vendredi 3 janvier    L'Algérie reconduite à la présidence de l'UIPA pour un nouveau mandat    Hanoune et Hassani brisent le silence et montent au créneau    A Monsieur le ministre de la Justice    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le champ libre aux fantasmes...
L'ACCÈS AUX SOURCES DE L'HISTOIRE MENACE EN FRANCE
Publié dans L'Expression le 03 - 05 - 2008

L'Assemblée nationale française examine, depuis le 29 avril dernier, une nouvelle loi sur les archives.
Ce texte amendé par le Sénat en janvier dernier, vise à durcir l'accès aux archives publiques et notamment aux dossiers de l'administration et de la police. Ainsi, les champs de recherche des historiens se trouveront considérablement amoindris, et l'accès aux sources de l'histoire menacé par le verrouillage de certaines informations essentielles à la compréhension de faits historiques.
Ce projet de loi qui n'a pas manqué de provoquer un raz-de-marée de protestations chez les chercheurs et les historiens, prévoit l'allongement du délai de communication et de l'ouverture et réouverture des dossiers. Avançant l'argument de la durée de vie et la protection de la vie privée, les sénateurs ont, dans un amendement, rallongé les délais de communication des documents, qui devraient passer de 25 à 50 et 100 ans pour ceux qui pourraient porter atteinte à la sécurité et l'intégrité de la vie privée et 60 à 120 ou 150 ans pour les pièces mettant en cause la sûreté de l'Etat, les affaires judiciaires et les éléments patrimoniaux.
Fixer les délais à ces barres-là, «conduirait inévitablement à la fermeture de nombreux dossiers ouverts depuis plus de 15 ans, dont ceux de la Seconde Guerre mondiale, Vichy, ou encore les dossiers de la Guerre d'Algérie», s'indignent nombre d'historiens et de chercheurs français.
Initialement, ce texte de loi, modifiant une législation adoptée en 1979, visait à faciliter l'accès du public «aux sources de l'histoire», puisqu'il supprimait totalement le délai de 30 ans imposé jusque-là. Cependant, début janvier, les sénateurs ont voté plusieurs amendements qui modifiaient la teneur du projet de la loi sur les archives, et ont, au lieu de raccourcir les délais de communication des documents, les ont, en revanche, rallongé, de même qu'ils ont proposé de voter la création d'une catégorie d'archives «incommunicables», concernant la fabrication, l'utilisation et la localisation des armes de destruction massive, ainsi que la protection des agents spéciaux et de renseignements.
«Créer des archives non communicables constitue une absurdité», s'indigne l'historienne Annette Wieviorka, directrice de recherche au Cnrs, «A quoi bon conserver des documents s'il est impossible d'y accéder ?», ajoute-t-elle. Pour Benjamin Stora, historien spécialiste de l'Algérie, les sénateurs ont cherché, par le biais de cette loi, à «protéger les territoires brûlants de l'histoire contemporaine» et à empêcher l'accès aux documents des périodes sensibles comme Vichy et la Guerre d'Algérie.
Les archives sont le matériel de base de l'historien, et durcir leur accès ne fera qu'entraver leur travail et leur devoir de mémoire. «On nous parle sans cesse de devoir de mémoire, mais faut-il encore nous donner les moyens», dit Jean-Marc Berlière, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Bourgogne.
Ce dernier redoute que les administrations qui transmettent leurs documents aux services d'archives décident, lorsque les délais de communication n'ont pas été atteints, des dérogations accordées aux chercheurs et surtout qu'elles ne se fassent qu'aux compte-gouttes.
Pour Gilles Morin, président de l'Association des usagers des archives nationales, «sans les archives, on ne peut recourir qu'à des articles de presse, et des témoignages oraux», et de ce fait, ajoute-t-il «on laisse le champ libre aux fantasmes et à l'action des manipulateurs».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.