Karim Tabbou a dénoncé la façon dont étaient gérées les dernières contestations populaires. Le conseil national du Front des forces socialistes (FFS) s'est réuni, ce jeudi à Alger, en session extraordinaire. La situation socioéconomique de l'Algérie a été mise sous les feux de la rampe à l'occasion de cette session politique. Le plus vieux parti de l'opposition algérienne a, encore une fois, tiré la sonnette d'alarme quant à l'imminence d'un embrasement social qui menace l'Algérie. «Tous les compteurs sont au rouge» estime le premier secrétaire national du FFS, Karim Tabbou. Lors d'un point de presse animé hier au siège du parti, M.Tabbou est longuement revenu sur le vent de contestation qui secoue le pays. Une situation qui, selon le conférencier, ne sera pas sans asséner un coup des plus durs à l'Algérie. Pour étayer ses dires, il revient sur le dernier mouvement de protestation enclenché par les syndicats autonomes. «Comment voulez-vous qu'on avance lorsqu'on interdit aux syndicats l'exercice de leur liberté? Comment voulez-vous qu'on progresse lorsqu'on répond à une pacifique action syndicale par la matraque?» se demande le premier secrétaire national du FFS. Karim Tabbou a, dans ce sens, indiqué que les syndicats autonomes ayant sollicité les autorités afin de leur octroyer une salle pour animer un meeting, se sont heurtés à un refus catégorique. Faute de quoi, «c'est le FFS qui les a autorisés à animer leur action au sein de son siège national». Il faut souligner, dans cette optique, que les syndicats autonomes ont organisé, ce jeudi, une rencontre-débat dans laquelle ils sont revenus sur la situation des mouvements syndicaux en Algérie, ainsi que l'exercice de leurs libertés. «Les syndicats autonomes sont perçus comme l'un des piliers essentiels pour la construction démocratique du pays. Néanmoins, lorsque ces mouvements crient leur ras-le-bol et que les autorités, au lieu de leur tendre l'oreille, exhibent la matraque et font dans la répression, j'estime qu'il ne reste plus rien à espérer» déplore Karim Tabbou. Approfondissant sa réflexion, il pense que «les émeutes qui éclatent à Berriane (dans la wilaya de Ghardaïa), à Tiaret et à Chlef ne sont que l'expression d'une même et seule préoccupation: la situation sociale qui ne cesse de se détériorer». Le conférencier a tenu, à cet effet, à dénoncer la façon dont ont été gérées les dernières contestations ayant éclaté à travers le territoire national. Revenant sur l'initiative de sortie de crise, initiée par les trois personnalités politiques, en l'occurrence MM.Hocine Aït Ahmed, Abdelhamid Mehri et Mouloud Hamrouche, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes a précisé que «l'action des trois, se veut un appel à une initiative et à un débat avec la société afin de trouver une solution à la crise qui secoue le pays». Pour le conférencier, ce genre d'action «fait malheureusement face à un pouvoir qui refuse de montrer sa volonté de changer». Karim Tabbou a, par ailleurs, invité l'ensemble de la classe politique à oeuvrer afin de trouver une solution à la crise qui mine le pays.