En dépit de quelques publications, « Alger reste une énigme » pour beaucoup de gens. Alger : Lumières sur la ville est l'intitulé de cette importante rencontre internationale qui aura lieu du 4 au 6 mai à l'Epau et organisée conjointement par deux institutions universitaires algériennes (le département de sociologie de l'Université d'Alger et l'Ecole d'architecture et d'Urbanisme d'Alger) en partenariat avec quatre institutions culturelles européennes (les centres culturels allemand, espagnol, français et italien) et le soutien de la délégation européenne à Alger. Son but, relancer le débat scientifique et la recherche urbaine en l'Algérie. Aussi, plus de 80 interventions sont attendues lors des quatre ateliers qui seront animés en l'espace de trois jours par d'éminents chercheurs et universitaires de différentes nationalités (Algérie, Maroc, Tunisie, Espagne, Italie, Portugal, Allemagne, France...). Le premier atelier aura trait aux origines de la ville et à son historique, le second à son époque coloniale, le troisième à son présent et son devenir quant au quatrième, il se rapporte aux lieux aux images et aux symboles que véhiculent, notamment, le cinéma, la littérature... Le colloque Alger : Lumières sur la ville veut casser la barrière qui peut exister entre les différentes disciplines susceptibles de s'intéresser à la ville (géographes, historiens, architectes, urbanistes, sémiologues, linguistes...). Outre la multiplicité des disciplines qui se pencheront sur la question urbaine en Algérie, l'autre particularité de ce colloque, qui vise une évaluation certaine et efficiente de la recherche universitaire sur la ville d'Alger, est ce principe de partenariat, multilatéral. Une initiative généreusement basée sur l'esprit d'ouverture et d'altérité. Une initiative qu'on peut qualifier d'emblée d'algéro-européenne. Parallèlement à la préparation de ce colloque, un groupe de professionnels s'est occupé d'élaborer une base de données bibliographiques sur Alger, qui sera publiée sur CD en même temps que les actes définitifs de ce colloque, unique en son genre. Une première en somme. Et pour en savoir plus sur les tenants et les aboutissants de ce colloque, un point de presse s'est tenu mercredi au Bastion-23, ex-palais des Raïs, véritable joyau architectural, témoin de notre patrimoine culturel et notre grandeur civilisationnelle, ô combien millénaire. Un choix qui ne saurait être fortuit... Ont participé à cette rencontre, les organisateurs du colloque, dont M.Youcef Kanoun, directeur des études, architecte et maître assistant à l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme, M.Madani Safar-Zitoun, maître de conférences, chercheur-associé à la faculté des sciences humaines et sociales, département sociologie, M.Horst Gruener, premier secrétaire de l'ambassade d'Allemagne, service culturel, Mme Nadia Bouzid, coordinatrice générale de l'Institut Cervantès de l'ambassade d'Espagne, M.Yves-Jacques Cabasso, directeur des CCF d'Alger, d'Oran, de Tlemcen et de Tizi Ouzou, Mme Nedjma Abdelfettah, historienne et bibliothécaire au CCF d'Alger et M. Giorgio Guerrini, directeur de l'institut culturel italien. «L'objectif de ce colloque, dira M.Kanoun, est de recoller les morceaux du savoir sur Alger en mettant plein feu sur cette ville, et déterrer, ainsi, toutes ces connaissances d'une grande valeur car Alger mérite un autre sort que celui qu'elle est en train de vivre actuellement». L'intérêt de ce colloque, soulignera pour sa part Mme Bouzid, réside dans «L'échange de nos expériences afin de connaître le patrimoine commun qui existe entre les différentes villes portuaires de la Méditerranée, c'est aussi ouvrir une autoroute éclairée pour tous les chercheurs et les amener à étendre leurs recherches aux autres villes méditerranéennes». Pour Yves-Jacques Gabasso, «ce colloque va contribuer à la relance des idées et reprojeter l'Algérie dans la communauté scientifique internationale. Ce colloque va démontrer qu'en dépit des difficultés qui peuvent exister, les conversations scientifiques pourront reprendre et ça, c'est très important». De son côté, M.Guerrini s'est dit prêt à alimenter de nouveau ce colloque, de manière à faire en sorte qu'il devienne «un événement non pas éphémère, mais qu'il puisse se perpétuer dans le temps». Un voeu émis par tous les conférenciers. «Je souhaite que beaucoup d'étudiants puissent venir y assister. Nous avons prévu des espaces à cet effet», a affirmé pour sa part M.Madani Safar-Zitoun. Gageons enfin que ce colloque sera le point de départ d'une réelle dynamique d'ouverture scientifique dans le pays et une réadaptation des acquis universels sur la recherche urbaine... pour qu'Alger soit enfin éclairée! Il est à noter par ailleurs, que ce colloque figure au programme du troisième festival culturel de l'Union européenne.