La commune a connu trois mutations administratives. Son passage de village à commune ne lui a pas réussi. Les problèmes de tout ordre ne cessent de s´abattre sur la petite et paisible commune de Boudjima. A l´origine de ces incessantes péripéties, le statut administratif, pour le moins, flou de cette localité. En effet, depuis presque une vingtaine d´années, elle subit d´incessants mouvements induits par les découpages administratifs. Les citoyens désorientés et désabusés voient leurs documents administratifs éparpillés dans trois daïras. A l´origine, Boudjima était un grand village relié administrativement à la commune mixte de Mizrana. A l´Indépendance, la commune fut affectée administrativement à la commune de Ouaguenoun. Jusque-là, tout allait bien. Mais, les problèmes ont commencé en 1984 avec le découpage administratif de 1984. Son passage de village à commune ne lui a pas réussi. Reliée administrativement, dans un premier temps, à la daïra maritime de Tigzirt dont le siège est situé trente kilomètres au nord, Boudjima s´est vue, dix ans après, détachée de Tighzirt pour être reliée à la daïra de Ouaguenoun dont le siège est situé quatorze kilomètres au sud. Actuellement, Boudjima dépend administrativement de la daïra de Makouda, circonscription administrative, située à quelques quinze kilomètres à l´ouest. Cependant, si le problème ne se pose pas dans ces transferts successifs purement administratifs, ils apparaissent sur un autre plan. Car, si les découpages administratifs servent à faciliter la gestion administrative et le développement économique local, il n´en demeure pas moins que les citoyens de Boudjima n´ont pas pu profiter de ces opportunités. Boudjima est restée classée dans la liste des communes pauvres. Elle n´a jamais amorcé le moindre développement. En raison de son instabilité administrative, la commune n´a jamais bénéficié d´un quelconque plan de développement. En outre, ses citoyens sont souvent la cible de discrimination. A Tigzirt, les commerçants de Boudjima se plaignent des taxes fiscales appliquées aux zones touristiques. A Ouaguenoun par contre, la commune de Boudjima a été écartée du plan de développement agricole, en raison de son relief montagneux. Actuellement, la commune est confrontée au problème de transport qui se pose avec acuité. Située sur la RN72, le siège de la daïra de Makouda n´est accessible aux citoyens de Boudjima que depuis la ville de Tizi Ouzou. Pour se rendre dans cette daïra, les gens doivent faire un détour de trente kilomètres par la ville des Genêts pour rejoindre Makouda, à quelque vingt kilomètres. A présent, les citoyens vivent l´enfer à cause des problèmes successifs. Les documents administratifs des citoyens de Boudjima sont actuellement éparpillés entre les trois daïras. Pour se faire délivrer un passeport, ils doivent se rapprocher des services administratifs de la daïra de Makouda. D´autres pièces, comme les extraits de rôle, sont délivrées à Tigzirt, tandis que les autres documents ne sont disponibles qu´à Ouaguenoun. Comble de paradoxe, les transporteurs de Boudjima sont interdits de circulation sur le territoire de la daïra de Makouda. Sans aucune justification, ils se voient refoulés. En attendant, les citoyens de Boudjima vivent le calvaire. Désabusés, ils attendent et espèrent un éventuel découpage administratif qui sera, pour la première fois, à leur avantage. Cette petite commune est dans le besoin d´un plan de développement.