Après plusieurs années, les réseaux d'assainissement dans le milieu rural ont plus nui à l'environnement qu'ils n'ont servi les populations. Un grand nombre d'enveloppes budgétaires ont été englouties alors que la majeure partie des villages demeure encore non raccordée. De jeunes techniciens ne cessent, depuis très longtemps, de proposer une autre approche du problème. Leurs cris n'ont hélas pas encore trouvé d'écho. Le manque d'enclin aux nouvelles idées ne semble pas faire l'unanimité dans les Assemblées et les administrations locales. Connaissant le caractère escarpé et montagneux du relief de la wilaya, il est caduc de vouloir, au prix de budgets colossaux, raccorder chaque village à un seul réseau d'assainissement. Là, où le travail a été réalisé après des péripéties coûteuses, en argent et en temps, ce sont les oueds et cours d'eau qui ont payé le prix. Présentement, la pollution de ces sources est quasi générale. L'assainissement en milieu rural s'est par le temps, hélas inscrit en porte-à-faux avec la protection de l'environnement. Aussi, l'urgence d'arrêter le massacre environnemental apparaît impérieuse. Pour ce faire, les jeunes techniciens préconisent d'orienter ces enveloppes budgétaires vers une exploitation individuelle plus adaptée aux spécificités du relief de la région. Les arguments avancés ne présentent aucune insuffisance. Aussi, les services concernés par une gestion efficiente et sans dommages collatéraux, des eaux usées, devront prendre en compte l'importante caractéristique des villages. Situées généralement sur des flancs de montagnes, ces hameaux ne peuvent pas être raccordés par un seul réseau. La plupart des villages demeurent encore en conflit avec les services concernés de leurs communes. La raison en est l'exclusion de certaines maisons situées dans un versant du village ou dans un autre. D'autres situations conflictuelles trouvent leur origine dans le refus d'une localité de laisser le réseau traverser ses terres avant de rejoindre la rivière la plus proche. Un état des lieux qui appellent, selon ces techniciens, la gestion au cas par cas de ce problème. Les budgets au lieu de se «déverser» dans les oueds, seraient mieux exploités si les communes faisaient bénéficier individuellement chaque famille. Toutes les maisons, en accord avec plusieurs familles situées sur le même versant, pourraient avoir accès à un budget pour se doter d'une fosse. Cette façon de faire présente plusieurs avantages. Tout d'abord, les communes gagneraient en rapidité dans la résorption des eaux usées alors que ces projets communs traînent encore. De ce fait, le budget sera traité avec exactitude. Enfin, cette gestion individuelle est plus apte à s'adapter à l'évolution de l'urbanisation dans le milieu rural. Les réseaux anciens, au bout de quelques années, se trouvent inadaptés et inefficaces vu que des nouvelles constructions s'érigent dans tous les villages. Du point de vue environnemental, les réseaux d'assainissement sont en train de massacrer toutes les sources d'eau de la région. Au vu du relief et du nombre de villages, les bassins de décantation proposés par les services techniques se compteraient par centaines. Les budgets de leur réalisation n'en seraient, par conséquent, que plus onéreux. C'est pourquoi, la dotation de chaque famille d'une petite aide pour une fosse et un réseau de quelques mètres, s'avère la solution idoine pour arrêter la dégradation de l'environnement qui frappe les oueds et cours d'eau naturels.