Le silence du poète ne signifie pas le sommeil de la muse. Le grand poète Ben Mohammed a renoué ce jeudi avec le monde artistique dans un hommage qui lui a été rendu à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Longtemps absent de la scène, son retour a attiré un public très nombreux. La grande salle de la Maison de la culture était archicomble. Aux côtés d'un public très nombreux, de grands artistes étaient présents pour rendre un vibrant et émouvant hommage à ce ciseleur de mots hors pair. Lounis Aït Menguellet, Medjahed Hamid et beaucoup de jeunes talents de la nouvelle génération ont tenu à prendre part à cette rencontre avec ce géant de la poésie kabyle contemporaine. Commençant par une émouvante prise de parole, Ben, comme on le surnomme dans le mode artistique, a précisé que son absence est due à des raisons purement professionnelles. Il soulignera, à cet effet, qu'il est comptable de profession tandis que la poésie n'est qu'une passion. Son passage, ce jeudi, était ponctué par la déclaration de poésies par des jeunes talents comme Kaci Saâdi et les frères Aït Slimane. Dans le même sillage, Hadjira Oulbachir, pour sa présence aux côtés de Ben, a lu deux poèmes dédiés aux femmes algériennes. La poétesse et animatrice de radio rappellera que Ben Mohammed est à l'origine de sa rencontre avec le mythique groupe Djurdjura. En effet, cette femme qui anime encore des émissions à la Chaîne II de la Radio nationale est l'auteur de la majeure partie des chansons de ce groupe qui a enchanté, pendant de longues années, les montagnes du Djurdjura. Par ailleurs, il est à rappeler que les titres de noblesse qui reviennent à Ben sont le fruit d'un long parcours poétique. Il est l'auteur de Vava Inouva et les chansons mythiques de Idir. Sa générosité et son inspiration ne s'arrêteront pas aux chansons de Idir qui atteindront les sommets de la musique universelle, mais il écrira pour un grand nombre de grands chanteurs kabyles. Bien plus, il offrira de la sève poétique à de grandes voix de la musique algérienne. Une pléiade de stars comme Takfarinas, Djamel Allam, Matoub, Zahra N'Soumeur et Medjahed Hamid et Mouhoub en feront des chefs-d'oeuvre. Interrogé sur ce qu'il a gagné, en contrepartie, Ben dira qu'il se suffit de la grande amitié que le lie à ces grands artistes. Le silence du poète ne signifie pas le sommeil de la muse. A l'occasion de cette rencontre, Ben Mohammed a gratifié le public d'un bouquet de poèmes en retour au bouquet de fleurs que les organisateurs lui ont offert. Le public est resté captivé par les vers enchanteurs du poète. Il lira A Yemma, La flûte du berger, Ne rêvons pas de la lune et une grappe de vers qui donnent un goût plus doux au printemps ambiant.