La ministre française de l'Intérieur a exprimé son souhait de bénéficier de l'expertise algérienne dans le domaine sécuritaire. La coopération dans le domaine sécuritaire constitue le principal objectif de la visite officielle qu'effectue depuis hier la ministre française de l'Intérieur, Mme Michèle Alliot-Marie, à Alger. Dès son arrivée à l'aéroport international d'Alger, Mme Aliot-Marie a divulgué l'objectif de son déplacement. «Je souhaite que nous puissions développer au mieux cette coopération dans certain nombre de secteurs afin de bénéficier de l'expertise des uns et des autres et d'assurer la protection de nos citoyens contre tous risques qui peuvent les menacer», a-t-elle déclaré. Plus explicite, elle a précisé qu'il s'agit du «risque du terrorisme bien entendu, du risque de la criminalité et de la grande criminalité et également des risques qui résultent des catastrophes naturelles». Durant 48 heures, le n°2 du gouvernement Fillon va aborder toutes ces questions avec les autorités algériennes. Très déterminée, l'envoyée du gouvernement français va tenter d'accélérer les choses. Dans sa déclaration, elle a rappelé qu'il existe différents domaines de coopération: la sécurité, la protection civile et l'aménagement de l'administration territoriale. Celle-ci souhaite aller plus loin avec son homologue, M.Noureddine Yazid Zerhouni. L'expertise algérienne en matière de lutte contre le terrorisme et les catastrophes naturelles, reconnaît-elle, est très efficace. La ministre française a, d'ailleurs, plaidé pour une coopération internationale en vue de lutter contre le risque terroriste. «Le terrorisme, comme d'ailleurs la grande criminalité, dépasse aujourd'hui très largement nos frontières. Ces domaines de la sécurité intérieure et de la sécurité extérieure se rejoignent. Ainsi, il est indispensable de pouvoir travailler à l'échelle internationale, c'est-à-dire avec plusieurs pays pour pouvoir lutter contre le risque terroriste», a-t-elle souligné. Toujours dans ce sens, l'hôte de M.Zerhouni a affirmé: «Il évident qu'il faut des ensembles pour pouvoir y arriver.» Et de renchérir: «L'Europe est en train de s'organiser sur ce point.» Mme Alliot-Marie a exprimé le voeu d'avoir le maximum de partenaires dans cette entreprise, préférant «les pays avec lesquels la France a des liens de confiance plus étroits». En d'autres termes: «C'est sur la base de ces rapports bilatéraux que nous pouvons développer une coopération qui peut ensuite s'élargir avec l'ensemble des autres pays.» De son côté, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Noureddine Yazid Zerhouni, a affirmé que ce «sera l'occasion d'approfondir la coopération et l'amitié algéro-française que nous voulons bâtir sur la base de la confiance». M.Zerhouni a estimé, en outre, que la rencontre avec son homologue français permettra d'«élaborer un bon programme pour améliorer davantage les relations algéro-françaises». Après plusieurs consultations, les deux responsables s'engagent, donc, à traduire cette volonté sur le terrain. D'ailleurs, une convention de coopération sera signée aujourd'hui entre les directions respectives de la Protection civile algérienne et française. La visite de la ministre française à Alger intervient, faut-il le rappeler, six mois après celle qu'a effectuée le ministre Zerhouni, en octobre dernier à Paris. Durant ce séjour, les deux parties vont améliorer l'approche concernant les projets de coopération. Hier, la ministre de l'Intérieur s'est entretenue avec son homologue algérien en présence du patron de la Protection civile et de la Police nationale. Comme elle a rencontré le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem. Outre le dossier sécuritaire, ceux concernant la lutte contre l'immigration clandestine, la question du Sahara occidental, seront certainement abordés lors des entretiens.