Il faudra que l'arbitre relate tout, en son âme et conscience et non pour faire plaisir à certains. Une fois de plus, le football est intégré dans le domaine des faits divers avec une nouvelle vague de violence constatée à l'occasion du déroulement de la 28e journée du championnat de la division1. Si au stade de Bologhine, les incidents, qui ont eu lieu à l'issue du match MCA-MCO, ont été vite maîtrisés par le service d'ordre, il n'en a pas été de même à Tlemcen où là, des blessés ont été déplorés suite aux échauffourées et à l'envahissement de terrain qui se sont produits lors du déroulement de la confrontation entre le WAT et l'OM Ruisseau. Un match de la plus haute importance pour les deux équipes qui luttent pour leur maintien. Beaucoup plus pour le Widad tlemcénien, dernier au classement, qui savait que tout autre résultat que la victoire signifierait pour lui la quasi assurance qu'il rétrograderait. Il avait cru avoir fait l'essentiel de sa mission lorsque Benmoussa lui avait donné l'avantage au score à la 44'. Alors que l'on s'acheminait vers un succès du Widad, l'OMR a trouvé le moyen d'égaliser à la 4e des 7 minutes de temps additionnel que l'arbitre, M. Benbaka, avait décidé d'accorder. Cette réalisation de l'équipe algéroise a provoqué la colère des supporters du WAT dont une bonne partie d'entre eux a envahi le terrain tandis qu'une autre bombardait ce même terrain de pierres. Le match a, donc, été interrompu pendant 55 minutes avant que le calme ne revienne et que la pelouse ne soit évacuée. M.Benbaka a fait, donc, reprendre la rencontre pour les trois minutes restantes et immédiatement après, le WAT a inscrit un second but dans une position de hors jeu flagrant que M.Benbaka était prêt à accorder. Mais voyant que son assistant restait debout, drapeau levé, pour signaler le hors-jeu, il ne pouvait que refuser de valider le but tlemcénien. A la suite de quoi, il y a eu un nouvel envahissement de terrain par les supporters du WAT dont certains s'en sont pris au juge assistant, qui avait eu le courage de maintenir son drapeau levé. L'insécurité étant criarde, l'arbitre décidé, alors, de rejoindre, définitivement, son vestiaire en compagnie de ses deux assistants et du 4e arbitre. Ce qu'il faut retenir ici c'est la question concernant la raison pour laquelle M.Benbaka a pris sur lui de faire reprendre la match après une interruption de 55 minutes. Il semblerait que dans son rapport sur la feuille de match, il ait inscrit 35 minutes d'arrêt comme pour se disculper. Mais 35 ou 55, ça fait trop et il aurait dû faire cesser le match bien avant. La loi V du jeu indique que l'arbitre doit «arrêter le match temporairement, le suspendre ou l'arrêter définitivement en raison de l'interférence d'événements extérieurs, quels qu'ils soient». Il n'est pas précisé que ce «temporairement» vaut en matière de minutes mais on peut penser qu'un arrêt de 30 minutes est, déjà, au-delà du raisonnable. Qui a, donc, ordonné à cet arbitre de dépasser cette limite? Il y a quelques saisons de cela, un arbitre international, aujourd'hui à la retraite, nous avait dit que la fédération leur avait donné des ordres stricts selon lesquels il fallait, absolument mener une rencontre à son terme quelles que soient les circonstances. Cette directive est-elle encore en vigueur de nos jours? On peut le croire, la fédération cherchant à éviter d'avoir des problèmes avec les clubs. D'un autre côté, il faut comprendre l'arbitre qui doit subir de terribles pressions de la part du club qui s'estime lésé. Il est même arrivé des fois où des arbitres qui ont arrêté des matchs, les ont fait reprendre après avoir reçu des menaces de mort. On ne pense pas que celui de WAT-OMR ait été victime de telles menaces mais de pressions pour faire reprendre le match; il a très certainement, eu à les subir. En tout cas, il n'est pas possible que des joueurs puissent rester plus d'une heure sur le terrain à attendre de voir si le match va reprendre ou non. A ce rythme, il n'est pas loin le jour où un match, qui débute à 14h30, se termine aux environs de 20h00, voire 21h00. Toujours est-il que le WAT risque gros dans cette affaire car le match n'est pas allé à son terme. De ce fait, il sera fait application de l'alinéa B de l'article 88 du Code disciplinaire qui dit que dans le cas où un match est arrêté définitivement suite à un envahissement de terrain par le public, le club fautif aura match perdu par pénalité. Cela c'est le règlement mais il n'est pas impossible que l'on retrouve un rapport d'arbitre indiquant que le match est allé à son terme. Dans le football algérien, les surprises sont courantes et les retournements de situation également.