C'est la médiatisation de l'événement qui a amené les responsables du football à réagir très vite. Ainsi donc le bureau fédéral de la FAF a décidé de sévir suite aux incidents qui se sont déroulés à Hadjout et à Biskra, à l'occasion des matches IRBH - MCA et USB - USC. Le stade de chacune de ces deux villes est suspendu, jusqu'à la fin de la saison et même hors de chez eux l'IRBH et l'USB devront «recevoir» leurs adversaires à huis clos. On remarquera qu'une fois de plus, c'est la médiatisation de l'événement qui a amené les responsables du football à réagir très vite. On se souvient qu'il y a quelques saisons de cela on avait «dégainé» avec célérité pour sanctionner lourdement des joueurs du WABoufarik qui avaient eu le poing très leste pour mettre KO un arbitre sous les caméras de la télévision. Un peu plus tard, c'est le MJS lui-même qui est entré dans l'arène, devançant la fédération de volley-ball en radiant à vie un joueur de cette discipline qui avait giflé, presqu'en direct à la télévision, un des deux arbitres d'une rencontre. Il y a eu aussi l'ASAïn M'lila qui, par deux fois, a eu à payer pour des débordements de certains de ses joueurs et de ses supporters, toujours devant les caméras de l'ENTV. Il n'est pas de notre intention de critiquer la démarche de la FAF car on ne saurait accepter que la violence finisse par l'emporter sur la sportivité qui devrait être de mise dans une rencontre de football, mais si la presse n'avait pas fait état des incidents cités plus haut, est-ce qu'on aurait pris les mesures qui ont été annoncées ce dimanche? On peut, également, se demander si le bureau fédéral n'a pas débordé la ligue nationale de football dans la mesure où c'est cette structure qui gère le championnat de la division 2 dont dépendent les deux matches en question. Il y a une commission de discipline et le BF aurait, peut-être, gagné en sérieux en la laissant statuer en premier ressort avant de se saisir du dossier, du moins pour lui laisser un peu de crédibilité. Les événements de Hadjout et de Biskra interpellent les consciences. Au mois d'octobre dernier, le président de la FAF a lancé un appel aux acteurs du football par le biais d'une lettre qui a été reproduite dans le bulletin officiel de l'instance du football. Mieux encore, pour être sûr qu'elle atterrira sur le bureau de chaque président de club, on est allé jusqu'à l'envoyer par voie postale avec accusé de réception. Dans cette lettre, M.Raouraoua a mis l'accent sur le phénomène de la violence dans les stades et leur a fait part de certaines dispositions à prendre pour, au moins, l'atténuer. On peut être sûr qu'ils ont été rares ceux qui ont donné de l'importance à cette missive tant la culture de la sportivité est une notion plutôt vague dans ce milieu. Il faut ajouter que l'écrasante majorité des présidents de clubs est d'un niveau intellectuel assez bas. Ce sont là des paramètres qui ont leur importance et qui sont des facteurs encourageants au phénomène de la violence. Maintenant, dire que ce dernier va disparaître du jour au lendemain, c'est prendre ses rêves pour la réalité. C'est bien de sanctionner Hadjout et Biskra mais on voudrait voir des stades de la capitale ou d'autres grandes villes du pays, des stades appartenant à de grands clubs subir aussi les foudres de la fédération car on y a vu des scènes des plus déplorables sans que la sanction suive. Pour ceux-là, on vous répondra qu'on ne juge que sur rapport de l'arbitre et du délégué du match et comme ces derniers ne sont pas toujours courageux, il y a peu de chances d'apprendre qu'on y est allé lourdement en matière de sanction. Il reste qu'il faudrait, peut-être, un électrochoc pour apporter un début de solution. Du genre, et pourquoi pas? Prononcer le huis clos pour les deux compétitions nationales pendant une certaine période. Cela a bien été fait lors de la première saison de la nationale I en 1964-1965 pour des incidents qui avaient eu lieu au cours d'un seul match, à savoir MCA-MCO. Il se dit que la fédération veut introduire une telle disposition dans les règlements généraux et donner les prérogatives au bureau fédéral de frapper aussi lourdement. Attendons pour voir quelle sera la réaction des clubs.