Ce léger mouvement sonne comme un coup de starter pour mettre fin au suspense qui entoure la révision de la Constitution. Le président de la République a procédé hier, à un mouvement dans le corps des walis. Il a été mis fin aux fonctions de cinq d'entre eux, dont un wali délégué. Annaba, Naâma, Souk Ahras et Bouira, auront à leur tête de nouveaux noms. Une femme, secrétaire général de la wilaya d'El Tarf, a été élevée au rang de wali délégué. Elle aura pour mission de présider aux destinées de la commune de Zéralda. Il s'agit de Mme Raïs Fatma-Zohra. Les autres secrétaires généraux ont été promus wali. Ils seront à la tête des wilayas de Tindouf, Naâma, Chlef, Bouira et El Tarf. Quant aux six walis, ils n'auront fait que changer de région. Il est à signaler que le wali de Chlef doit rejoindre Annaba alors que celui de Tiaret a été nommé à Boumerdès. Il faut remarquer que ces deux hauts fonctionnaires ont dû faire face à des troubles assez violents. Doit-on voir là, un geste qui aura pour effet de faire baisser cette tension si perceptible qui a secoué ces deux wilayas? Il ne peut être que suivi par des mesures et des actions concrètes sur le terrain. Il est devenu extrêmement urgent de rétablir la confiance entre les pouvoirs publics et leurs administrés. Ce léger lifting du corps des walis décidé par le président de la République sonne comme un coup de starter pour mettre fin au suspense qui entoure la révision de la Constitution. Ce mouvement qui en d'autres temps peut paraître effectivement sans grande portée politique, ne peut être perçu que comme un message du chef de l'Etat. Les choses «sérieuses» vont apparemment commencer. Est-ce l'acte politique ultime avant l'échéance de la révision de la loi fondamentale? Les grands chantiers des réformes battent leur plein. Le président de la République a sans doute pris acte que certains d'entre eux ont pris des retards considérables à défaut dene pas avoir donné les résultats escomptés. Réforme financière et bancaire, réformes de la justice, de l'éducation, de la santé...L'heure des bilans a-t-elle sonné? Des ministres sont sur la sellette. Un remaniement est attendu. La décision revient au président de la République qui est très peu prolixe à ce sujet, prendra-t-il tout le monde de court? Après avoir sillonné les quatre coins de la planète, Abdelaziz Bouteflika a repris son bâton de pèlerin pour marquer la scène internationale. Il s'est rendu à Dakar pour entériner l'intégration du Nepad au sein de l'UE, l'Union africaine puis ce fut au tour du Koweït, du Qatar et des Emirats arabes unis. Sa mission: convaincre les investisseurs arabes des potentialités avérées qu'offre le marché algérien. Plusieurs accords de coopération ont couronné cette visite qui l'a éloigné pendant plusieurs jours du pays. A moins d'une année de la fin de son second mandat, le temps presse. Certains projets du programme de développement qu'il a lui-même initié seront peut-être difficilement atteints, à l'instar du million de logements qui doit être livré d'ici à l'horizon 2009. Le chef de l'Etat est bien décidé à prendre les choses en main, avec une autre équipe gouvernementale, très probablement. Ahmed Ouyahia, le secrétaire général du RND, ne serait-il pas tout indiqué pour mener à bien cette mission, cette opération à bon port? L'homme est rompu à ce type de responsabilité. Il est sans états d'âme. Il semble plus pondéré. L'homme semble avoir pris de la bouteille. La mise au vert des responsabilités de l'Etat lui ont fait le plus grand bien. Contre toute attente, le chef de l'Etat l'a rappelé, pas pour des missions de seconde place, mais pour le représenter personnellement. A New Delhi, pour la conférence Inde-Afrique, à New York pour le Conseil de sécurité de l'ONU et au Ghana, dans le cadre de la Cnuced. Les relations entre les deux hommes semblent s'être réchauffées. Certains observateurs de la scène politique voient même le couple Ouayahia-Bouteflika se reformer. Alors, Ouyahia chef du gouvernement? Il est fort possible que le chef de l'Etat, après avoir amendé le fameux article 74 qui lui ouvrirait toutes grandes les portes d'un 3e mandat, fasse à nouveau équipe avec le secrétaire général du RND. Deux hommes aux qualités intrinsèques pour mener les affaires de l'Etat. C'est tout le mal qui puisse arriver à l'Algérie.