Rien ne semble arrêter certains animateurs de la contestation de Kabylie pour rendre le pouvoir responsable de tout dépassement, même si ce dernier est le fait de jeunes supporters excités. C'est ainsi que des responsables de la Coordination n'ont pas hésité à accuser le pouvoir d'avoir fomenté les violences qui se sont produites à la fin de la rencontre de football qui a opposé le CRB au JSMB. Les voyous qui se sont attaqués aux joueurs belcourtois sont tout simplement classés dans le rayon des agents du pouvoir recrutés spécialement pour discréditer le mouvement de contestation de Kabylie. Cette façon de faire, qui consiste à rendre responsable le pouvoir de l'insécurité qui règne dans la région, n'est pas nouvelle. La Coordination des ârchs qui n'a pas su estimer à sa juste valeur l'importance du maintien de l'ordre dans les villes et villages de Kabylie, pensait, dès les premiers jours des événements, pouvoir assurer par ses propres moyens la sécurité dans la région sans l'aide des forces de l'ordre. Une fonction qui s'est révélée très vite au-dessus de ses forces. Mais cet état de fait, largement constaté par les citoyens qui relèvent la grande anarchie qui règne dans presque la totalité des agglomérations de la région, n'est pas reconnu par les responsables des la Coordination qui n'évoquent plus la question de la sécurité dans les nombreuses rencontres qu'ils ont organisées. Des témoins oculaires soutiennent que les animateurs des comités de quartiers n'ont aucune emprise sur les jeunes casseurs qui s'attaquent, sans raison apparente, aux brigades de gendarmerie. Pis encore, des communiqués des ârchs tentent de justifier les agissements de ces jeunes en chargeant les forces de sécurité, à telle enseigne que les voyous s'en sortent grandis et se prennent pour des héros. Cela dit, cela ne les empêche pas de commettre des larcins et des cambriolages nocturnes. Ce genre d'actes répréhensibles étant difficilement défendable, les ârchs les gardent sous silence lors de leurs conclaves. Le phénomène a pris tellement d'importance qu'il fallait bien trouver la parade. Et c'est ainsi qu'on fait courir des rumeurs faisant état du refus de la police nationale de traiter les doléances des citoyens en les renvoyant vers les ârchs. Une rumeur infondée, mais qui fait son petit bonhomme de chemin et qui, partant, soustrait la Coordination des ârchs à sa responsabilité dans la situation d'insécurité qui prévaut en Kabylie. Cette Coordination, elle-même minée de l'intérieur par des forces politiques intéressées, instrumentalise le phénomène de la violence, dans une tentative d'acculer le pouvoir et de rendre inefficace la représentation de l'Etat dans la région. C'est ainsi qu'une large action de protestation a été menée par les ârchs à Bouira pour obtenir la libération de jeunes émeutiers pris en flagrant délit et pester contre toute opération de maintien de l'ordre opérée par les forces de sécurité, d'un côté et crier au scandale et à la manipulation de la part du pouvoir lorsque la police n'intervient pas. L'épisode de la violence qui s'est manifestée à la fin du match de football CRB-JSMB a été mis à profit par les ârchs pour, encore une fois, se dérober de leurs responsabilités dans la dégradation du climat sécuritaire en Kabylie. Le même Ali Gherbi aurait eu un discours féroce en direction des policiers si ces derniers étaient intervenus pour stopper les violences. Il aurait crié à la répression, histoire de marquer un autre point. Cette manière de gérer la violence et l'anarchie qui prennent de l'ampleur dans toute la région est une fuite en avant de la part des ârchs. C'est désolant.