«Le privé pourrait ne pas prendre de concessions de distribution de gaz et d'électricité si le problème de la tarification n'a pas été réglé.» Le gaz et l'électricité seront désormais entre les mains d'entreprises privées au moment où la Sonelgaz est en bonne santé financière. Cette société va déterminer dans les prochains mois les concessions de distribution de gaz et d'électricité qu'elle va garder dans son portefeuille et celles qui seront cédées au privé dans le cadre de la concession, a indiqué hier, le président-directeur général de cette société, Noureddine Bouterfa. «Sonelgaz déclarera d'ici 3 à 6 mois, au maximum, les concessions qu'elle va garder, alors que le reste sera offert dans le cadre de la concession par la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg)», a-t-il souligné. Ces concessions sont opérées en application d'un décret exécutif datant d'avril 2008 qui a fixé, rappelle-t-on, les modalités d'attribution et de retrait des concessions de distribution de l'électricité et du gaz, et le cahier des charges relatif aux droits et obligations du concessionnaire. M.Bouterfa a estimé cependant que «le privé pourrait ne pas prendre de concessions de distribution de gaz et d'électricité si le problème de la tarification n'a pas été réglé», sauf si «l'Etat s'engage à lui payer un différentiel par rapport aux prix que le concessionnaire va proposer au client». Une sortie pour le moins inattendue de ce groupe dont la santé financière est enviable. «L'Entreprise nationale d'électricité et du gaz, Sonelgaz a réalisé un chiffre d'affaires de 126,7 milliards de DA au cours de l'exercice 2007», a indiqué M.Bouterfa. Avec un bénéfice de 8 milliards de DA en 2007, l'entreprise se trouve dans une «bonne situation financière mais a besoin de nouveaux financements de l'ordre de 1400 milliards de DA, pour la réalisation de ses projets à l'horizon 2013», a souligné M.Bouterfa dans un entretien à l'APS. Selon les propos du P-DG de Sonelgaz, cet argent sera puisé dans trois sources. Il s'agit des recettes de l'entreprise, des emprunts publics, et des dotations de l'Etat. Celles-ci devraient constituer entre 20 et 25% de ce montant. Par ailleurs, il convient de préciser que l'Etat a également «ouvert des lignes de crédit bancaire à des taux bonifiés de 3,75% sur un délai de remboursement sur 17 ans qui pourrait être allongé à 20 ans», a expliqué M.Bouterfa. Le montant des investissements engagés par cette entreprise au cours de la même année, s'est élevé à 140 milliards de DA, a-t-il précisé. Il s'agit essentiellement de la construction de nouvelles centrales électriques, de projets de dessalement d'eau de mer dans le but d'augmenter les capacités de production et répondre ainsi à la forte demande nationale en électricité qui suit une courbe ascendante. Par ailleurs, une opération d'emprunt auprès du grand public, d'un montant de 25 milliards de DA, sera lancée le 1er juin prochain, a précisé ce même responsable. Concernant les créances impayées, M.Bouterfa les a estimées à 30 milliards de DA, tandis que «la fraude sur la consommation représente 6% du chiffre d'affaires de l'entreprise», a-t-il affirmé.