L'équipe sétifienne a su mener son opération jusqu'à planter une banderille qui peut s'avérer décisive. S'il y a bien un homme qui avait des motifs d'être plus heureux que tous les Sétifiens, vendredi soir, au stade Mohammed V de Casablanca, à l'issue du match WAC-ESS, c'est bien l'entraîneur de l'équipe algérienne, Bernard Simondi. Cette joie là était plus marquée que celle qu'il affichait au Caire le jour de la demi-finale aller contre El Djeïch. Pourtant, en cette occasion là, il avait un sérieux motif de faire la fête plus que les autres. A la 80', alors que son équipe était menée au score, 2-0 et qu'il était, lui, dans un état de profonde inquiétude, il avait décidé d'incorporer, en attaque, le jeune Mecheri. Cela avait été un coup gagnant puisque moins de deux minutes après être entré sur le terrain, Mecheri avait inscrit le but de l'espoir pour son équipe. Celle-ci n'avait eu besoin que d'une victoire par 1 à 0, au retour, pour se qualifier à la finale. Vendredi soir, après que le WAC ait fait pression, sans résultat, sur la défense adverse, on a senti une meilleure progression du ballon des Sétifiens vers l'avant pour mettre en péril le gardien marocain et sa défense. C'est ainsi que le premier tir sérieux des Sétifiens, dans ce match, est intervenu à la 56' avec un essai de Ziaya qui est passé pas très loin du but widadi. Ce même Ziaya s'est distingué à la 71' quand il s'est infiltré entre deux défenseurs adverses avant de décaler sur le côté droit un Adiko excellemment placé pour scorer. Malheureusement, le tir de l'Ivoirien a terminé sa course sur le petit filet. Moins d'une minute plus tard, Ahmed Talibi voulant trop bien faire s'est fait «chiper» le ballon par Benchaïra qui s'est retrouvé dans une position idéale mais son tir est passé sur le côté. On sentait que le WAC faiblissait au moment où l'ESS se réveillait. C'est à ce moment là que Bernard Simondi a décidé de remplacer Ziaya par Touil. On en était à la 77' du match. Deux minutes ne s'étaient pas écoulées qu'on a vu Hadj Aïssa, sur le côté droit du terrain faire monter le ballon dans le camp widadi. Voyant Raho s'engouffrer sur l'aile, il lui a transmis le ballon. Au moment de le recevoir, l'Oranais de l'ESS s'est appliqué au maximum pour distiller un centre parfait qui a lobé deux défenseurs marocains mais pas Touil, lequel, après s'être élevé, a repris le ballon d'une tête splendide pour le loger dans le but marocain devant un gardien médusé. A peine entré sur le terrain et le voilà vedette, Touil venait peut-être d'offrir à son équipe son 2e trophée arabe consécutif. Et Simondi pouvait laisser éclater sa joie, lui dont le coaching s'est, une nouvelle fois, avéré payant. L'ESS venait, en effet, de remporter une victoire des plus importantes car acquise chez l'adversaire. En quelque sorte, les Sétifiens venaient de rééditer le coup de l'an dernier lorsqu'ils étaient allés s'imposer en Jordanie. Mais là, il s'agissait du match retour alors que vendredi ils n'avaient fait que disputer le match aller de la finale. Cependant, même si le retour est programmé à Blida, on peut dire que l'Entente a accaparé, à 80%, le trophée. Une Entente qui a su mener sa barque comme il convient devant un WAC qui s'est avéré être une formation d'un niveau assez moyen. On avait trop parlé du Widad pensant qu'on avait affaire à une équipe redoutable. Finalement, on a eu droit au spectacle d'un WAC dont les joueurs n'ont jamais su résoudre le problème posé par son adversaire et son milieu renforcé. Bien sûr, la domination a été marocaine, surtout en première mi-temps où l'essentiel du jeu s'est produit dans le camp sétifien. A ce moment-là, les Marocains, même imprécis ont trouvé le moyen de créer le danger. Notamment à la 9' quand Bidoudane à la réception d'un centre venu de l'aile droite, a repris le ballon de la tête, un ballon que le gardien Ferradji a repoussé au prix d'un réflexe inouï. Et puis, il a y eu cette reprise de Rafik Abdessamad à la 34' sur laquelle Maïza, replié sur sa ligne, a dégagé le ballon in extremis. On ajoutera qu'à la 40', Feradji a eu le bonheur de sauver le but devant un Rafik Abdesamad qui venait de se présenter seul devant lui. Le même Ferradji commettra l'erreur de relâcher un ballon sur un centre venu de l'aile droite avant de voir un de ses défenseurs le dégager devant un attaquant marocain. C'était des attaques dangereuses mais elles ne reflétaient pas un jeu dynamique de la part des Widadis lesquels, à force d'attaquer sans trouver la faille, ont baissé pied. On a eu, alors, droit au réveil sétifien avec le but de Touil. Un très beau travail de la part de l'Entente qui n'a plus que 90 minutes pour savourer un bonheur infini.