Désormais, ce n'est pas le FLN, mais le PFLN, le Parti du Front de libération nationale. C'est avec ces quatre lettres capitales que le secrétaire général du parti envisage de faire la révolution politique, lors de la campagne pour les législatives du 30 mai. Ils étaient nombreux, les journalistes, les militants et même les cadres du parti à suivre la conférence de presse de Ali Benflis, pour connaître sa réponse sur la montée inquiétante des islamistes. A ce propos, le premier responsable du PFLN a déclaré qu'on ne peut porter un jugement et qu'il faudra attendre le 30 mai pour connaître la réalité du terrain électoral. S'agissant de son alliance avec le RND, Benflis a souligné qu'il n'est pas question d'alliance pour le moment. Il n'a pas caché, en revanche, sa crainte de ne pas connaître la force de son parti, mais espère tout faire pour remporter la majorité dans la prochaine élection. Concernant les appels au boycott lancés par certains partis, Benflis a indiqué qu'il respecte la décision de tous les partis, à condition que cela ne perturbe pas l'organisation des élections. Il ajoute, à ce propos, que le boycott entre dans un processus dangereux qui empêche la construction des institutions de l'Etat. En substance, le secrétaire général du PFLN s'oppose à toute période de transition qui aurait la fâcheuse conséquence de basculer le pays dans un vide constitutionnel. Pour ce qui est des élections en Kabylie, le premier responsable du parti s'est dit conscient de la situation dans la région et il a donné son accord pour la présentation de candidats à Tizi Ouzou et à Béjaïa. Ce sont les mouhafedh des deux villes qui auront la délicate mission de conduire le parti du FLN dans cette région. Concernant le désistement du RND à Batna au profit du PFLN, Benflis s'est déclaré satisfait, indiquant que les élections, c'est avant tout une concurrence loyale. Pour ce qui est des mouvements de contestation signalés dans le parti dans certaines régions, à la suite de la publication des listes des candidats, Benflis a indiqué qu'il s'agit d'un mouvement de contestation qui existe dans tous les partis, précisant qu'à chaque élection, il y a des personnes satisfaites et d'autres qui ne le sont pas. Ce qui est normal, ajoute le secrétaire général signalant que toutes les listes ont été établies sur la base de propositions et que ceux qui n'ont pas été retenus, n'ont vraisemblablement pas eu le soutien de la base. Auparavant, le secrétaire général a délivré une analyse succincte de la liste des candidats FLN aux élections législatives, indiquant que la composante des listes du parti illustre parfaitement les objectifs fixés, pour l'ouverture sur la société, et qui obéit plus aux exigences du citoyen. Les listes, a encore précisé le SG du PFLN, renvoient à une composante arrêtée par consensus par les instances du parti et qui résulte d'un arbitrage minutieux ayant pour base les listes proposées par les 48 mouhafadate et les 1.600 kasmate du pays. Ainsi, précise Benflis, 3.815 candidatures ont été recueillies auxquelles s'ajoutent 44 candidatures pour 6 circonscriptions électorales à l'étranger. Il ajoute que les 58 candidates vont se présenter pour la première fois aux législatives. Comparativement à la législature précédente, ce parti n'avait présenté que très peu de candidatures féminines et où son groupe parlementaire à l'APN ne comptait aucune femme dans ses rangs. Cela représente, dira encore Benflis, une avancée démocratique très significative. Saisissant cette opportunité, il a déclaré que la moyenne d'âge des candidats est de 44 ans, que les listes consacrent une forte représentation du monde associatif et syndical: 50% au total, soulignant que 55 candidats sont issus du mouvement estudiantin. Par ailleurs, il précise que 541 candidats et candidates représentent différents secteurs d'activité et parmi eux, 144 sont des cadres supérieurs de l'Etat, particulièrement qualifiés pour la gestion des dossiers complexes qui leur seront soumis à la prochaine Assemblée. Avocats, médecins, enseignants, chercheurs et fonctionnaires assureront la prise en charge des préoccupations socio-économiques majeures du citoyen, précise-t-il. M.Benflis, serein et optimiste, conclut que les autres échéances politiques importantes qui s'annoncent seront l'occasion au PFLN de s'affirmer davantage dans la construction du parti. Il ajoute que l'heure de la mobilisation a sonné pour assurer le succès du parti et pour faire du 30 mai 2002 une victoire pour la démocratie dans ce pays.