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Des assises pour quoi faire?
LE FOOTBALL ALGERIEN EN PLEINE DECONFITURE
Publié dans L'Expression le 14 - 05 - 2008

Il ne suffit pas de se réunir, le tout est de pouvoir appliquer les résolutions.
L'élimination de l'équipe nationale juniors de la CAN de sa catégorie et le match nul de l'équipe nationale A'face aux Marocains lors du match aller de la phase éliminatoire du Championnat d'Afrique des nations, ont donné l'occasion, à certains, de revenir sur le sempiternel problème de la refonte du football algérien.
Le premier des services qu'on rendrait à ce sport c'est de ne pas lui accorder plus d'importance qu'il n'en faut. La presse algérienne a pris la désagréable manie de transformer le médiocre en beau et de faire des joueurs, qui n'ont même pas la moyenne comme niveau, des sportifs qui méritent des égards et à qui on accorde plus d'importance que le meilleur de nos universitaires.
Du reste, ces joueurs, montés en flèche par nos confrères, ont toujours mal pris le fait qu'on fasse appel en équipe nationale A à des émigrés et pas à eux.
La Confédération africaine vient de leur donner l'occasion de montrer ce qu'ils valaient par l'organisation d'un Championnat d'Afrique des nations exclusivement ouvert aux joueurs des Championnats nationaux locaux.
Et on a vu leur «talent» et leurs «compétences» lors de ce match contre des Marocains issus d'une compétition d'un niveau presque comparable à la leur. En fait, des joueurs algériens perdus sur le terrain devant des adversaires qui les ont dépassé en vitesse, en imagination, en tactique et en disposition sur le terrain.
Les «stars», qui émargent à coups de millions de centimes et dont les noms s'étalent en grosses manchettes dans les journaux, ne sont que de piè-tres footballeurs.
L'erreur à commettre serait de faire de tous ces joueurs, juniors, cadets, minimes, espoirs ou seniors, les seuls coupables de la débâcle. Ces joueurs-là ne sont que le produit d'un système dont la défaillance ne cesse d'être blâmée.
Et ce ne sont pas les succès de l'Entente de Sétif dans une compétition arabe de très faible niveau qui nous feront croire, au contraire.
Les échecs de la JSK, supposée être la meilleure de nos clubs, dans la Ligue des champions africaine, où elle n'a jamais dépassé le stade de la phase de poules, contribuent, d'ailleurs, à démontrer que le mal est plus profond qu'on ne le croit.
Aujourd'hui, que deux résultats négatifs sont médiatisés, on se remet subitement à parler de refonte pour ce sport. Il fallait en parler au moment où l'équipe nationale se qualifiait régulièrement aux phases finales de la CAN et non pas maintenant. Parce que, même lorsque cette équipe nationale gagnait, le mal rongeait déjà ce sport. Il avait commencé à le faire au lendemain de la participation des Verts à la phase finale du Mondial de 1982.
En cette période-là, nous étions les plus beaux, nous avions les meilleurs ailiers du monde, Madjer et Assad, le meilleur défenseur, Merzekane, le meilleur meneur, Belloumi.
Bref, personne n'était en mesure de nous tenir tête. La vérité était que nous avions bénéficié de l'éclosion d'une génération de joueurs comme on n'en trouve qu'une seule fois dans sa vie. Une génération sur laquelle on a trop compté, pensant qu'elle serait éternelle. De fait, au lieu de penser à son remplacement, qui se ferait bien un jour, on s'est endormi et négligé toute forme de formation sérieuse.
Le Code de l'EPS a été une erreur
Le Code de l'EPS de 1977, qu'on encense régulièrement, avait, justement, failli en ce domaine et constitué l'une des plus grandes erreurs de l'histoire du sport algérien. Pourquoi? Tout simplement parce qu'à l'époque, de l'argent, il y en avait et les entreprises publiques, qui avaient en charge le sport, auraient gagné à doter les clubs d'un véritable patrimoine qui leur aurait permis de se lancer dans une vraie politique de la formation et du renouvellement des élites. Au moment où le béton empiétait sur les terrains vagues et les rues, qui constituaient le véritable vivier du football algérien, les centres de formation auraient, grandement, contribué à «équilibrer la balance». On a rayé les premiers de la carte sportive et on n'a pas vu les seconds surgir de terre. Voila l'une des grandes explications du phénomène des échecs de toutes nos équipes nationales.
Son second tournant vers la dérive, le football algérien l'a connu en 1989 après que les entreprises publiques se soient désengagées de la prise en charge du sport.
Une entreprise publique, c'est quoi? sinon une structure de l'Etat! Eh bien cet Etat-là avait décidé, cette année-là, de «fermer le robinet» financier d'un côté pour l'ouvrir de l'autre sous forme de subventions. Et si le Code de l'EPS avait failli, le système, qui prévaut depuis son abrogation jusqu'à nos jours, est pire. Dans le football, particulièrement où les clubs ont été «livrés» à des groupes de personnes parmi lesquelles, nombreuses étaient celles qui n'étaient mues que par des intérêts personnels.
La faute incombait aux structures de l'Etat chargées de suivre ces clubs, pas à pas, et de faire en sorte qu'ils ne tombent pas entre les mains de certains «rapaces». Le fait de n'avoir pas balisé l'accès aux directions de ces clubs par des critères de sélection rigoureux, a abouti au scénario que nous connaissons aujourd'hui avec un Championnat algérien décrédibilisé où la tricherie et la magouille font partie du décor et où la violence s'est installée pour un bon moment. Parallèlement à cela, l'Etat continuait à s'impliquer dans le financement des associations sportives auxquelles il n'était demandé aucun compte, les assemblées générales n'étant convoquées que pour expédier des bilans «bidons» sans qu'aucun débat sur l'opportunité des dépenses ne soit ouvert. Ce système est toujours en vigueur aujourd'hui. Il s'était accru durant la tragédie nationale où, pris par une lutte sans merci contre les terrorisme, l'Etat ne s'était pas tellement soucié de la manière dont l'argent qu'il versait aux clubs était utilisé.
Et c'était bien son argent, comme il continue à l'être aujourd'hui, puisque les sommes versées aux clubs dans le cadre du sponsoring étaient déductibles des déclarations fiscales annuelles des «donateurs».
Une certaine anarchie s'est, ainsi, installée dans ce sport, marquée par une instabilité de sa principale structure dirigeante, la fédération, sur laquelle les pouvoirs publics ont toujours voulu avoir la mainmise au point de tourner au ridicule, au milieu des années 90, avec des assemblées générales de cette instance qui se succédaient, presque, au rythme d'une par mois. Le tout sur le budget du Trésor public et du contribuable.
De l'argent sans contrôle
Obnubilés par la réussite de l'équipe nationale durant la décennie 80, les pouvoirs publics sont restés figés sur cette période pensant qu'il suffisait d'un claquement de doigts pour que cette équipe se remette à «carburer» à plein régime. Cette équipe avait tenu jusqu'en 1990, année de son sacre africain lors de la CAN organisée en Algérie. Telle une bougie, elle s'était consumée jusqu'à s'éteindre au lendemain de la compétition continentale même s'il y eut une Coupe afro-asiatique en 1991. On peut dire que, depuis cette date, l'équipe algérienne n'a plus retrouvé son lustre d'antan, en dépit de ses qualifications pour les quarts de finale des CAN de 1996 et de 2004. La faute à une politique de formation quasi nulle pour pourvoir au remplacement des vedettes vieillissantes.
Et qui dit formation, pense, forcément, aux clubs, véritables socles de tour de l'édifice, des clubs soumis aux quatre vents et gérés d'une manière chaotique avec de l'argent qui circulait sans aucune retenue, surtout sans aucun contrôle, alors que, d'un point de vue juridique, on avait affaire à des associations sportives amateurs à but non lucratif. Dans leurs discours, les responsables politiques n'ont eu de cesse de clamer que l'argent des subventions devait aller, essentiellement, aux jeunes catégories et à la formation. Jusqu'à aujourd'hui, il ne s'est pas trouvé un seul ministre de la Jeunesse et des Sports qui ait réussi à faire appliquer cette instruction parce que les dirigeants de clubs avaient pris une telle importance dans l'échiquier du système qu'il est devenu presque impossible de leur imposer une ligne de conduite.
L'argent des subventions et du sponsoring est, et continue d'être, investi dans la prise en charge des équipes seniors. Avec des équipes de jeunes bénéficiant de très peu de moyens financiers et infrastructurels, le football algérien s'est retrouvé avec des joueurs insuffisamment formés au grand détriment des sélections dont les résultats sur le terrain des compétitions sont à l'opposé de ce qu'un pays comme l'Algérie est capable d'obtenir au vu des moyens dont il dispose.
La refondation oubliée
Aujourd'hui, il est fait état de la possibilité de voir le ministère de la Jeunesse et des Sports convoquer, pour bientôt, des assises du football. Si cela venait à se confirmer, l'histoire ne ferait que se répéter. Des assises du football, l'Algérie en a déjà connues en 1995, année où on avait déjà pris conscience de la dérive de ce sport. Trois jours durant, des experts issus des quatre coins du pays, avaient débattu, posé le diagnostic et proposé des solutions pour la remise sur les rails du football. Pour quel résultat? Un échec, puisque les résolutions de ces assises ne furent jamais prises en compte et appliquées sur le terrain. Tout l'argent qui avait servi à la prise en charge de ces travaux n'avait servi à rien. Pourquoi, donc, des assises aujourd'hui si c'est pour mettre les résultats des travaux dans un tiroir poussiéreux? Le diagnostic et les solutions, les pouvoirs publics les ont. Ils sont, essentiellement, consignés dans le programme de refondation du football pour lequel deux conseils interministériels, sous la présidence du chef du gouvernement, se sont tenus.
Ils parlent de restructuration des clubs qui passe, obligatoirement, par la remise en cause des dirigeants de clubs actuels. Ils évoquent la prise en charge de ces clubs en leur fournissant les moyens de se développer et de se lancer dans une grande politique de formation. Ils soulignent l'importance qu'il y a de multiplier les aires de jeu et de compétition et de pourvoir à leur engazonnement. Ils font référence au déficit en matière de techniciens, notamment ceux spécialisés dans la formation. Ils mettent, surtout, en relief que l'équipe nationale est l'aboutissement d'une grande opération de refonte du système et non pas le produit de ce qui prévaut actuellement où l'on veut que cette sélection réussisse avec un état des lieux complètement déglingué et qui propose de jeunes catégories totalement délaissées.
Le football algérien est, malheureusement, atteint du syndrome du constat et de l'attente d'une éclaircie qui ne viendra pas. S'il faut, à chaque fois, recommencer à zéro une opération pour laquelle on a mûrement réfléchie et consacré du temps et de l'argent, on n'est pas près d'en voir la fin. Dans ce cas, comme dit l'adage chez nous: «Laissons le puits avec son couvercle» et passons à autre chose...


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