Le club algérois n'avait pas à se donner en spectacle avec une équipe de juniors. Scandaleux et déplorable, tels sont les mots exacts pour définir la défaite, à Omar-Hamadi, de l'USM Alger face au CA Bordj Bou Arréridj. Livrer un match aussi important avec une composante constituée essentiellement par des joueurs juniors, est tout simplement honteux d'autant plus, qu'il s'agissait là d'une rencontre à domicile. Les Rouge et Noir de Soustara l'ont fait au grand désarroi de toute la grande famille du football algérien et en particulier, celui des clubs directement concernées par la lutte féroce pour le maintien à l'instar du WA Tlemcen, du MC Oran, de l'USM Blida, du CR Belouizdad, de l'OM Ruiseau, de l'AS Khroub, du Nasr de Hussein-Dey et du MC Alger. Ainsi donc, la direction du club algérois a défié tout le monde y compris l'éthique sportive et les différentes instances gérantes du football national en offrant (le terme n'est pas fort) une victoire inespérée aux Criquets de Bordj Bou Arréridj. Une victoire qui remet tout simplement les gars des Bibans sur rails après plusieurs mois de doute et d'incertitude. D'ailleurs, même les plus optimistes des Bordjiens ne croyaient pas vraiment au sauvetage du club qui n'avait que 32 petits points avant le déplacement de Bologhine. Mais l'USM Alger est connue par ce genre de sorties fantaisistes avec, en tête d'affiche, la mascarade de 1997 lors du match USMA-CSC lorsque les hommes de Mustapha Heddane se sont inclinés (1-0) sur cette même pelouse de Bologhine. Ce qui avait permis aux Sanafir de décrocher leur premier titre de champion. A l'époque les gens disaient que les Algérois ne faisaient que rendre la politesse aux Constantinois du fait qu'une année auparavant, l'USMA avait été sacrée championne d'Algérie, alors qu'elle était au coude à coude avec le MC Oran, en s'imposant, à Constantine, face au....CSC. Sans preuve palpable, il était impossible d'accuser le club algérois de quoi que ce soit. En 2005, l'équipe des Rouge et Noir avait, par contre, jugé utile de respecter l'éthique sportive (tant mieux pour le sport) en recevant l'OM Ruisseau à Bologhine qui n'avait besoin que d'un petit point pour expédier le CR Belouizdad en D2. Résultat, un large succès des Rouge et Noir (4-1). Juste pour l'information, l'USM Alger était déjà sacrée championne d'Algérie... A l'époque, il fallait lui tirer le chapeau pour avoir été sportive jusqu'au bout. Si l'USMA agit de la sorte, c'est parce qu'elle aurait reçu l'assurance d'être invitée par le groupe ART à disputer la prochaine Ligue des champions arabe. A partir de là, elle ne trouve aucun empêchement à aligner une armada de juniors face à des équipes menacées de relégation. Il faudrait obtenir, à l'avenir, que ART ne fausse pas le championnat en distillant des informations qui finissent par encourager les clubs à jouer sans effort. L'équipe algéroise peut, aussi, nous tirer l'argument d'une JS Kabylie qui n'a pas fait jouer son équipe type au Khroub. Ce qui est vrai mais ce jour là la JSK n'avait aligné que deux ou trois remplaçants mais pas onze comme l'USMA face au CABBA. D'ailleurs, il faudra espérer que cette JSK là joue le jeu lors de la dernière journée en allant à Bordj Bou Arréridj avec tous ses éléments titulaires. Ce qu'il faut aussi déplorer, c'est l'absence d'une réglementation pour empêcher que de tels scénarii se produisent. Il y a quelques saisons, la FAF avait introduit dans les règlements généraux une disposition obligeant les clubs à jouer les cinq derniers matchs avec un effectif de joueurs ayant disputé au moins huit matchs dans la saison. Ce point du règlement a, depuis, disparu, certainement sous la pression des présidents de club. La FAF, faible comme d'habitude, avait cédé et l'avait supprimé. C'est ainsi que l'on ouvre la voie au cirque dans notre championnat déjà décrédibilisé par sa médiocrité et ses affaires de corruption. La Fédération doit être tenue pour responsable de ce scénario au grand dam d'un football qui n'en peut plus de compter ses déboires.