Mme Hanoune a fustigé la stratégie de l'emploi développée par Louh. La secrétaire générale du Parti des travailleurs a fortement critiqué le régime de concession des terres agricoles. «C'est le retour des colons», a clamé Mme Louisa Hanoune, lors d'une réunion du bureau d'Alger tenue hier au siège du parti. Revenant sur la décision du Conseil du gouvernement, elle a considéré que «c'est un fait très grave». Pourquoi? Mme Hanoune explique que le régime de concession adopté récemment ne fait aucune différence entre un Algérien et un étranger, et ce, sous prétexte d'encourager l'investissement étranger en Algérie. Un argument qui ne tient pas la route aux yeux de l'intervenante. Elle rejette l'idée de porter la durée de concession des terrains à 99 ans, comme le stipule le projet. Courroucée, la dame du PT promet d'aller jusqu'au bout de sa revendication: «Nous allons faire une campagne comme celle menée contre la loi sur les hydrocarbures», a-t-elle martelé. Connue par ses positions, la porte-parole du PT ne va pas lâcher le département de M.Barkat. On se rappelle de la campagne menée tambour battant, contre le projet de Khelil sur les hydrocarbures. Après cinq ans de lutte, le parti du PT a eu gain de cause et le projet a été retiré. Désormais, le PT va mettre sa machine en branle pour faire barrage à cette stratégie. Mme Hanoun a fait savoir qu'elle saisira toutes les tribunes pour convaincre le gouvernement de faire marche arrière. Dans son réquisitoire, la première responsable du PT a eu recours aux propos du président de la République. Dans une déclaration, rappelle-t-elle, le président a affirmé que «l'OMC et l'UE veulent tout prendre et ne rien donner en contrepartie». «Quand le premier magistrat du pays donne une instruction, elle doit être appliquée, ce qui n'est pas le cas», regrette-t-elle. Le secteur du travail et du commerce n'ont pas été épargnés par les critiques du PT. S'exprimant sur la stratégie de l'emploi, la conférencière s'est montrée embarrassée: «C'est quoi cette stratégie d'emploi alors qu'on ferme les entreprises?», s'est-elle interrogée. A ce sujet, elle a demandé l'ouverture d'un débat général sur cette question. Mme Hanoune a évoqué, dans ce sens, les émeutes de Chlef et de Ghardaïa. «Il est vrai que les raisons sont différentes, mais la raison principale reste la rupture de confiance entre le peuple et l'Etat», a-t-elle estimé. Comme à l'accoutumée, la secrétaire générale a remis en cause la politique de privatisation des entreprises. La flambée des prix des produits de consommation n'est pas due seulement à la crise internationale, ajoute-t-elle, mais aussi à la fermeture des usines de production. Elle a estimé que l'option de subvention prônée par le gouvernement est loin de régler le problème de fond. Autre projet critiqué, celui de la loi sur la concurrence. «Cette loi ne protège pas le produit national», a affirmé Mme Hanoune. Revenant sur l'événement du 8 Mai 1945, la patronne du PT a plaidé pour la proclamation de cette date comme journée chômée et payée. Sur le plan international, Mme Hanoune a abordé plusieurs questions, tels la Palestine et le Liban. Enfin, le parti a réuni ses cadres pour faire le bilan de ses structures au niveau d'Alger. En prévision de la rencontre régionale du 29 juin prochain, un comité régional de centralisation a été créé. Le parti se consacre actuellement à réorganiser ses affaires organiques.