Pour le premier secrétaire national du parti, la situation est intenable pour un pays disposant d'une richesse historique. C'est sur les hauteurs de l'Akfadou que le FFS a décidé d'entamer sa série de conférences-débats avec les militants, sympathisants et citoyens. Devant une assistance clairsemée, le premier secrétaire du parti a brossé un tableau noir sur la situation générale du pays mais non sans faire montre d'un espoir grandissant quant à la possibilité de sortie de crise, pour peu que «le régime en place fasse preuve d'un geste de volonté». Intervenant après un an d'une législature auquelle le FFS n'avait pas pris part et à un an de la prochaine présidentielle, le premier secrétaire du FFS a fustigé le Parlement, qu'il qualifie de «boîte de résonance du système», et, dira-t-il, «il a voté des lois qui risquent d'hypothéquer l'avenir des Algériens». Sur sa lancée, Karim Tabbou estime qu'«on ne peut pas apporter de solutions à une crise qu'on ne connaît pas», allusion à la volonté de réviser la Constitution. Pour l'heure «il n'y a pas de volonté politique d'aller vers une solution», juge-t-il avant de reconnaître enfin la défection des citoyens qui «ne se reconnaissent ni dans les institutions, ni dans les partis, ni dans la société civile». Citant en exemple l'interdiction de l'activité syndicale autonome, la misère sociale, le chômage, Karim Tabbou souligne qu'aucune mesure sérieuse n'a été prise avant de justifier cette situation par l'état d'urgence qu'il incriminera, d'ailleurs, pour expliquer son retard d'une heure et demie. «La situation est intenable dans un pays qui dispose d'une richesse historique en mesure d'assurer un avenir radieux», assène-t-il tout en plaidant pour une autre politique que celle en vigueur depuis 1991. Sur ce, il retracera dans les détails les élections présidentielles dans une tentative de démonter la stratégie du système pour se pérenniser: «Aujourd'hui, on est en attente d'un signe de volonté d'envisager une solution». Lequel signe peut se traduire par «la levée de l'état d'urgence», qui redonnera confiance aux citoyens et les convaincra de reprendre la politique. Rappelant au passage, la sortie médiatique des trois personnalités, dont le président du FFS Hocine Aït Ahmed, Karim Tabbou expliquera que «la tenue des élections présidentielles dans les conditions actuelles ne feront que renforcer le régime en place», soulignant la différence entre les élections transparentes et les élections démocratiques. Le pouvoir, ses supplétifs, la presse, les partis politiques, la société civile ont été, à tort ou à raison, la cible du premier secrétaire du FFS venu pourtant plaider le changement qui mettra fin à «la corruption, au déni des liberté et aux injustices sociales». Le déplacement du premier secrétaire du FFS à Akfadou s'inscrit dans le cadre d'une série de rencontres-débats avec les militants et amis du FFS pour restructurer le parti. Hier, une commission administrative a été désignée pour redynamiser la section locale. Une commission contestée par le seul intervenant dans les débats, qui parlera de «captation».