Le débat sera ouvert au sein du parti pour recueillir l'avis de la base militante par rapport à cette échéance. Le FFS participerait aux élections locales de novembre prochain, sauf accident de parcours. Le premier secrétaire du parti, Karim Tabbou, a affirmé, hier, lors de la conférence de presse animée à l'issue des travaux de la réunion du conseil national, que l'opinion dominante au niveau de cette instance du parti est favorable à une implication dans la course électorale. Actualité oblige, ce sujet a été parmi les points soumis au débat lors de cette session ordinaire, la dernière du conseil national du parti avant l'organisation, début septembre prochain, du troisième congrès. Toutefois, l'instance n'a pas tranché la question, a tenu à souligner M. Tabbou qui explique que le débat doit être ouvert au niveau de la base du parti pour recueillir l'avis des militants. Au moment voulu, selon le premier secrétaire du FFS, le conseil national peut toujours être convoqué en session extraordinaire pour se prononcer officiellement sur sa participation à ce rendez-vous électoral. Mais, comme le débat est déjà engagé au sein des instances du FFS sur cette échéance, des propositions portant sur les amendements à apporter aux codes communal et de wilaya ont déjà été formulées dans le sens d'une meilleure prise en charge des préoccupations des citoyens et d'une gestion plus efficiente des affaires locales. Lors de la session tenue le week-end dernier, le conseil national du FFS a rendu publique une résolution politique consacrée à la situation générale du pays, ainsi qu'une déclaration dédiée à la situation des droits de l'Homme. Moulée dans le pur discours traditionnel du FFS, très critique à l'égard du système, la résolution du conseil national du FFS dresse un tableau particulièrement sombre de la situation politique, économique, sécuritaire et social du pays. Pour la formation de Hocine Aït Ahmed, “le pays est dans l'impasse” et “le régime n'a ni la volonté ni la compétence pour impulser une démarche d'ouverture sur la population”. “Bien au contraire, estime le FFS, depuis la débâcle politique et électorale du 17 mai, les tenants du système accentuent les pressions sociales sur la population”. Le FFS constate que “mis à part les décideurs et leurs relais maffieux qui se partagent les richesses nationales, le pays continue à perdre ses cadres qui préfèrent l'exil à l'indignité, tandis qu'une partie de sa jeunesse reste tentée par des aventures suicidaires de toutes sortes”. Un bilan tout aussi critique est dressé par le FFS à l'égard de la situation sécuritaire, puisqu'il soutient, dans la même résolution, que “la recrudescence de la violence ces derniers mois prouve l'échec des politiques sécuritaires”. La situation économique et sociale du pays est également passée au crible par le FFS qui met l'accent sur “l'absence d'une stratégie de développement national, l'improvisation économique, l'illégitimité des institutions, la généralisation de la corruption, le sectarisme et le régionalisme qui dominent les relations institutionnelles”. La résolution du conseil national du FFS consacre, par ailleurs, tout un chapitre à la situation des droits de l'Homme jugée par le parti “catastrophique” puisque “le droit à la vie, premier des droits, n'est pas garanti, des dizaines de victimes civiles et militaires tombent chaque jour, les libertés individuelles et collectives sont inexistantes et le pays vit toujours sous le régime de l'état d'urgence”. Le premier secrétaire du FFS n'a pas manqué hier d'évoquer les circonstances liées au meurtre d'un jeune à Tazmalt, dans la wilaya de Béjaïa, commis par arme à feu par le député Smaïl Mira demandant, à cette occasion, que “la justice fasse son travail convenablement”. M. Tabbou a, par ailleurs, fait part du niveau très avancé des préparatifs liés au congrès du parti et estimé à 70-80%, de même qu'il a indiqué avoir ficelé et transmis le rapport financier réclamé par le ministère de l'Intérieur. Hamid SaIdani