Tous, en Kabylie, attendent un geste fort et s'apprêtent à revoir, très bientôt, ces personnes élargies. Ils sont actuellement 27 détenus à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou à être désignés comme «délégués» du mouvement citoyen. Les détenus menacent toujours d'entreprendre une action extrême, la grève de la faim. Notons que parmi eux, et selon des sources proches du collectif des avocats de la défense, se trouvent outre un malade mental, trois diabétiques, un cardiaque et un asthmatique, alors qu'un autre a son épouse qui attend une naissance ces jours-ci. Ces détenus, qui se considèrent innocents des faits reprochés par la justice, entendent ainsi protester contre leur emprisonnement et exigent leur élargissement. Selon nos sources, le collectif des avocats de la défense affirme que «les dossiers actuellement par devers l'accusation sont vides». Il a été ainsi rejeté plusieurs chefs d'accusation, dont un très grave de «menées subversives». Il semble, à suivre les mêmes sources, que seule reste encore l'accusation d'«incitations à l'émeute». Sont donc écartés: l'attroupement, puisque les détenus ont été appréhendés soit au niveau de la permanence des ârchs, le théâtre Kateb-Yacine que l'ancien président d'APC a cédé gracieusement au service de la Cadc, soit carrément en leurs domiciles ; l'incendie volontaire, tombant de lui-même, faute de preuves ou d'existence de plainte d'un particulier. C'est donc devant ces «dossiers vides» que la défense aurait déposé, dans la soirée d'hier, une demande de mise en liberté provisoire. Parallèlement à cette démarche, il est à noter que le collectif de défense essaie de dissuader les détenus, quant à leur intention d'organiser cette grève de la faim. Selon les quelques indiscrétions qui ont transpiré, les détenus auraient accepté, au moins, de différer leur action. Cette décision serait prise eu égard à tous les efforts du collectif des avocats et à la recommandation de la Cadc. Mais selon nos sources, «ce n'est, apparemment là, que partie remise». D'où l'urgence de tout faire pour que les intéressés acceptent de changer d'avis. Contacté, le collectif des avocats de la défense se refuse, pour l'heure, à faire part du travail entamé à propos de ces détenus, préférant organiser, un peu plus tard, une conférence de presse. On a juste appris, selon l'un de ces avocats, que «pour l'heure, les détenus ont meilleur moral même si au plan de la santé, il y a des craintes pour beaucoup d'entre eux!». Tous, en Kabylie, attendent un geste fort et s'apprêtent à revoir, très bientôt, ces personnes élargies. Ce qui, évidemment, favorisera l'apaisement et fera durer le calme, un calme dont la région a fortement besoin.