Ils observent depuis le 28 mai une grève de la faim. Signée des délégués du printemps noir, actuellement en détention à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, une déclaration a été remise, hier, à la presse. Les signataires se qualifiant «de délégués (...) otages dans les geôles du régime maffieux et assassin», ces détenus, certains depuis le 25 mars dernier, n'ont pas manqué de «saluer les actions réalisées par la population et celles menées par le collectif d'avocats, les étudiants, le collectif des femmes, les personnalités et les partis politiques solidaires du mouvement...». Les détenus se disent «conscients de cet ensemble d'actions concrétisés particulièrement en Kabylie, dans toutes les autres régions du pays et par l'immigration à travers le monde, afin de soutenir le mouvement et de mettre à nu les véritables desseins du régime... en fin de règne». Comme ils disent «avoir pris acte des décisions de grâce au bénéfice, uniquement, des détenus de droit commun». A leurs yeux, ces décisions «servent la propagande électorale, dans le seul souci de sauver la tyrannie par le vote de la honte». Pour les détenus, la prochaine APN «ne sera ni nationale ni populaire». Les détenus volent également dans les plumes du ministre de l'Intérieur pour ses déclarations qui sont taxées de «prélude à une fraude généralisée, afin de violer et de confisquer la volonté populaire». Revenant longuement sur un entretien accordé par M.Zerhouni à un confrère, les détenus relèvent le fait que «le ministre de l'Intérieur n'a rien envisagé à propos des détenus du mouvement citoyen». Enfin, la déclaration des détenus qui évoquent les résolutions du conclave extraordinaire de la Cadc, tenu à Ifigha le 24 mai, exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus à l'échelle nationale, l'annulation pure et simple des poursuites judiciaires prononcées à l'encontre des détenus du mouvement, et la cessation de la «campagne de chasse à l'homme», sous le couvert de mandats d'amener... Enfin, et en soutien à la population, les signataires de la déclaration ont décrété une grève de la faim de trois jours.