La colère gronde encore au sein du centre de formation professionnelle de Ouaguenoun, dans la wilya de Tizi Ouzou. La grève illimitée initiée par les stagiaires, ne semble pas encore connaître la fin. Bien au contraire, les représentants de ces derniers sont déterminés à aller jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. En effet, depuis le 5 mai, les stagiaires sont en grève de la faim et avec un arrêt des cours pour demander la démission du directeur de l'administration et des finances (DAF). Ainsi, jusqu'à hier, les deux parties, l'administration et les stagiaires, campaient sur leurs positions et le dialogue est rompu. Selon les représentants des élèves en grève, l'attitude du DAF et le mépris qu'il affiche à leurs doléances est, pour une grande partie, à l'origine de cette grogne. Une longue liste «de manquements à ses devoirs» a été étalée par ces derniers. Ils s'interrogent, en effet, d'une part, sur leur bourse qui n'atteint jamais le seuil des 800 dinars alors que le ministère leur attribue 2700 dinars. D'autre part, ils dénoncent les mauvaises conditions dans lesquelles est resté l'internat qui accueille cent cinquante stagiaires dont une vingtaine de filles. Les portes sont, nonobstant les risques de vol et de mésaventures pour les filles, restées, depuis longtemps, sans serrures. Ils s'étonnent également de se voir sans couvertures alors qu'ils se disent persuadés qu'il en existe 300 dans le magasin de l'institut. Ainsi, à cette panoplie de problèmes de prise en charge et la dégradation de la restauration, s'ajoute le refus des caisses d'assurance de rembourser leurs soins alors que les stagiaires d'autres Cfpa et instituts y accèdent sans aucune entrave. Les grévistes font état également de l'insécurité au sein de l'établissement. Ils affirmaient que des extras ont, très facilement, accès à la cour de cette enceinte avec le lot de violences que cela entraîne. Ces problèmes qui ont, à maintes fois, été signalés par les élèves et le mépris affiché par le directeur de l'administration et des finances, ont engendré une situation de blocage La grève illimitée qui dure depuis le 5 mai, et qui a été accompagnée d'une grève de la faim, a dégénéré au sein de l'établissement qui, pourtant, a accédé au statut d'institut. Les représentants des stagiaires font, selon leurs affirmations, face à «des intimidations et des provocations de la part de personnes qu'ils croient acquises à la cause du DAF». La détermination des grévistes à continuer «jusqu'au départ de ce responsable» annonce d'autres jours de grève. A signaler, toutefois, que les représentants des stagiaires rendent un vibrant hommage aux citoyens de la localité de Djebla qui leur fournissent tout ce dont ils ont en besoin et qu'ils ne trouvent pas au sein de leur établissement.