A l'occasion du quinzième anniversaire de l'assassinat de l'écrivain-journaliste Tahar Djaout, l'association Tusna organise des journées commémoratives du 17 au 23 mai. La Maison de la culture et l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, abritent, pour la circonstance, un riche programme culturel. Les festivités ont débuté ce samedi, par une réception et l'ouverture d'une exposition de caricatures de Djamel Lounis, à la Maison de la culture. Ainsi que l'ont voulu les organisateurs de l'association Tusna, les deux enceintes accueilleront par intermittence cet agenda culturel. La poésie kabyle ancienne était, du fait, le thème d'une conférence animée par Mohammed Ghobrini. La deuxième journée qui s'est déroulée aussi à la Maison de la culture a été marquée par le passage de Djouher Ahmis qui a fait une lecture de textes avant Gasmi qui a fait, lors d'une conférence, une présentation du roman Les Vigiles. Hier, la Maison de la culture a accueillé le montage poétique de Brahim Tazaghad, la matinée, tandis que, dans l'après-midi, l'auditorium de l'université a abrité une rencontre-débat et une conférence du directeur de la Bibliothèque nationale, Amine Zaoui. Aujourd'hui, l'auteur des Rets de l'oiseleur sera à l'honneur lors d'une conférence que viendra animer le nom moins grand écrivain algérien Rachid Boudjedra, à l'auditorium de l'université Mouloud-Mammeri dans l'après-midi. La matinée, quant à elle, sera dédiée au théâtre à la Maison de la culture. Le même espace culturel abritera des projections vidéo diverses tandis que dans l'après-midi, à 14h, c'est Omar Belhouchet qui animera une communication à l'université. La Maison de la culture de Tizi Ouzou accueillera, enfin, ce jeudi, un montage poétique de Halima Lamine, la matinée et une conférence de Mohammed Balhi dans l'après-midi. La clôture de cet hommage dédié à l'auteur des Mots migrateurs, se déroulera à Oulkhou, son village qui l'a vu naître en janvier 1954 dans la daïra d'Azeffoun. Tahar Djaout quittera tôt son village. Il ira faire des études en mathématiques à l'université d'Alger et à Paris où il obtiendra un diplôme en sciences de l'information et de la communication. Ses poèmes, par lesquels Djaout voulait tout recréer, seront publiés dans de nombreuses revues comme Le Journal des poètes à Bruxelles en 1972, Action poétique, Les Temps modernes. Journaliste à Algérie Actualité et directeur de la rédaction de Ruptures, Djaout contribuera également à l'actualité de l'émigration à Paris sous le pseudonyme de Tayeb S. Lors du recueillement sur la tombe, les peintres de la Maison de jeunes de Aïn El Hammam dédieront une fresque à ce poète qui criera à ses bras puissants: «Ouvrons grandes les portes à tous les mots séquestrés». L'auteur, qui n'a cessé, toute sa vie, de clamer son africanité, écrira non seulement de la poésie mais également une grande oeuvre romanesque. Les Vigiles, L'Exproprié et Les Chercheurs d'os révèleront une âme emportée par le flot de mots révoltés qui voient des pioches-éclair déchiqueter des pierres pour en extirper des espoirs foetaux. Tahar Djaout dit et meurt dans un attentat, devant son domicile, un certain mercredi 26 mai de 1993, mais il revient cette semaine.