Afin de booster les exportations, le ministre suggère d'attirer les capitaux étrangers et encourager leur investissement dans la production. Négligence ou dépréciation? L'exportation des produits algériens n'a guère été un objectif de l'outil de production. Cet aveu a été livré par le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, qui s'exprimait hier sur les ondes de la Chaîne III. «L'industrie et l'agriculture n'ont jamais pensé produire pour exporter», a-t-il affirmé. En d'autres termes, l'outil de production n'a jamais visé le marché extérieur. Même les entreprises économiques ont été installées dans le but de répondre au marché national, sans plus. Quant à l'exportation, elle était complètement écartée des objectifs commerciaux. Si les exportations demeurent toujours faibles, ce n'est pas sans raison. La volonté de promouvoir ce créneau fait toujours défaut. La conquête du marché extérieur, semble-t-il, n'a pas été une priorité de l'économie nationale. Les recettes tirées des exportations hors hydrocarbure stagnent et ne dépassent même pas le seuil d'un milliard de dollars. Pourtant, le président de la République a insisté, à plusieurs reprises, sur le développement des exportations hors hydrocarbures, mais ce créneau n'arrive toujours pas à décoller. Pourquoi? N'y a-t-il pas des produits à exporter? M.Djaâboub rejette cette thèse. Persuadé et sûr de lui, le ministre a dit: «Nous avons des produits hautement qualifiés à l'exportation.» Des produits industriels et agricoles peuvent être commercialisés en Afrique et en Europe. Les pays africains pourraient constituer un marché important pour les produits industriels. Il a cité comme simple exemple le marché décroché par la société Snvi au Gabon. Un accord dans ce sens est en cours de négociations avec l'Union Ouest africaine. Revenant sur l'exportation des dattes, un label unique en son genre, le ministre souligne que sur une production de 200.000 tonnes par an, seulement 14.000 tonnes ont été commercialisées en 2007. «C'est un produit prisé que nous n'arrivons pas à mettre sur le marché international», déplore M.Djaâboub. Les raisons sont multiples. Elles sont liées, entre autres, à la non-conformité aux normes internationales et à l'absence d'un réseau de transport. Pour le ministre du Commerce, le problème du transport n'est pas un argument qui tient la route. «L'ère de l'ouverture d'une ligne maritime est révolue, c'est le flux commercial qui rend une desserte indispensable», a expliqué le ministre. Afin de booster les exportations, le ministre suggère d'attirer les capitaux étrangers et les encourager à investir dans la production. Le ministre reconnaît que beaucoup reste à faire en matière d'amélioration de la qualité du produit. L'option du partenariat demeure, selon lui, la seule solution pour promouvoir le produit algérien. En vue de donner un coup de pouce à l'activité d'exportation, l'Etat s'engage à prendre en charge plusieurs segments. Des mesures incitatives et avantageuses ont été introduites dans la restructuration du Fonds de soutien à l'exportation. Le transport, les études de prospection des marchés extérieurs, l'implantation des unités, la participation aux foires internationales, toutes ces actions seront financées en grande partie par l'Etat. Parmi les mesures entreprises, également, on citera la labelisation des produits agricoles. Cela prouve que l'Etat veut sérieusement booster les exportations hors hydrocarbures. Par ailleurs, et à propos des importations du blé, le ministre a été sans équivoque: «Nous sommes condamnés à importer le blé». M.Djaâboub affirme que tous les pays recourent à l'importation.