Pour augmenter la capacité de production des produits pharmaceutiques, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, a proposé aux opérateurs la spécialisation de la production et une fusion entre les entreprises. Cet appel a été lancé aux industriels, lors du colloque international, organisé, hier, par l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP). Selon M. Abdelhamid Temmar, " l'idée de fusion devrait faire des entreprises algériennes des géants dans le domaine ". "l'Algérie dispose de tous les moyens financiers pour booster la production et atteindre nos objectifs d'ici 2009", a-t-il ajouté. Lors de ce colloque, plusieurs questions étaient soulevées par les intervenants, entre autres, comment augmenter les capacités de production pharmaceutique. D'après les experts, 31% des Algériens sont consommateurs de médicaments. La production nationale ne couvre que 34,5% de la demande. Pour compenser ce déficit, l'Etat dépense chaque année 900 millions d'euros pour l'importation de médicaments et autres produits pharmaceutiques. Rien que pour le premier semestre 2007, l'Algérie a importé 475 millions d'euros de médicaments. En outre, d'autres problématiques étaient évoquées par les experts et chercheurs algériens et étrangers. Les débats étaient portés essentiellement sur l'industrie pharmaceutique mondiale, en pleine mutation et la situation de ce secteur dans les pays du Maghreb et l'impact des politiques de libéralisation, notamment au Maroc, en Tunisie et en Algérie. Après la libéralisation du capital des sociétés de fabrication de médicaments, les industriels nationaux se sont attaqués à une autre problématique, liée aux capacités actuelles d'investir de nouveaux marchés. Ce n'est certes pas la première fois que l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie se penche sur le sujet. Et, même si l'industrie pharmaceutique nationale n'a pas eu de vocation exportatrice, elle est aujourd'hui soumise aux mêmes questionnements. Pour rappel, l'Algérie importe de plus en plus de médicaments. La production locale, qui couvrait 60 % des besoins du marché, actuellement, ne couvre pas plus de 34,5% de la demande. Néanmoins, la fourmilière de l'importation des produits pharmaceutiques en Algérie a reçu des pouvoirs publics le coup de pied que les producteurs nationaux lui souhaitaient depuis longtemps. Deux mesures ont annoncé un nouveau tournant pris par le gouvernement dans la politique du médicament : le lancement de l'usine de production d'insuline et le nouveau mode de remboursement des médicaments par la Caisse nationale de sécurité sociale. En lançant le tarif de référence, le gouvernement a prouvé pour une fois sa volonté de promouvoir les médicaments génériques et de généraliser leur utilisation. Toutes les procédures, réglementations et incitations seront mises en œuvre pour encourager le recours au médicament générique. La facture de l'importation des produits pharmaceutiques a atteint, en 2005, un milliard d'euros. Une facture lourde à porter. La détermination de réduire la facture du médicament en Algérie et celle du remboursement par la sécurité sociale est confirmée par la décision prise par le gouvernement de favoriser les investisseurs qui choisissent la fabrication du médicament générique. Ils auront des facilités et des avantages plus grands, outre ceux accordés à la production du médicament en Algérie. Ce n'est pas tout : le soutien de l'Etat et l'appui du budget public vont aller à la production de sérums et vaccins par le nouvel Institut Pasteur d'Algérie.