Le public de la cité phocéenne a rendez-vous avec une douzaine de films des plus intéressants. A l'occasion du mois de solidarité avec la Palestine, l'association marseillaise «Aflam» propose à ses cinéphiles, depuis le 22 avril et jusqu'au 3 juin, un panorama intitulé «Cinéma (s) de Palestine». Cette manifestation se veut un gage de solidarité avec le peuple palestinien et une commémoration du 60e anniversaire de la «Nekba» de 1948. Il s'agit de faire découvrir, au public de la cité phocéenne et de sa région, les multiples facettes de ce 7e art militant. Ce dernier est né dans les années 1960, au service de la lutte pour la libération menée par les militants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Il s'en affranchit dans les années 1980 et trouve rapidement sa place dans les festivals internationaux, avec des fictions et des documentaires inscrits dans le vécu des réalités intimes et quotidiennes des Palestiniens. Avec une situation critique de jour en jour, les conditions de production et de réalisation en Palestine sont difficiles et peu favorables au développement du cinéma. Cependant, force est de constater que le souffle du cinéma palestinien continue, lui aussi, de résister et de se battre par ces films qui témoignent de la créativité de ces gens, de la vie tout court. Les cinéastes explorent toutes les voies pour parler non seulement des aspirations d'un peuple, les souffrances qu'il subit, mais aussi de l'attente, celle de l'indépendance et de la reconnaissance d'un Etat palestinien. Pour preuve, le cinéma palestinien obtient une reconnaissance internationale, avec une présence de plus en plus grande dans les différents festivals. En atteste cette riche programmation, une douzaine de films, entre fiction, documentaire et art vidéo qui est présentée dans la ville phocéenne. Couvre-feu de Rashid Masharawi a été présenté à la Semaine de la critique à Cannes en 1994, et Chronique d'une disparition a obtenu le Prix du Premier film à la Mostra de Venise en 1996 ou encore Intervention divine d'Elia Suleiman, le Prix du jury du Festival de Cannes en 2002. Au menu, on citera entre autres, Rêves d'exil de Maï Masri, Chronique d'une disparition d'Elia Suleiman, Paradise Now de Hany Abu-Assad ou encore Mahmoud Darwich, et la terre comme langue de Elias Sambar. Un hommage sera rendu à Edward Saïd, intellectuel de renommée internationale, mort à l'étranger et Mahmoud Darwich, poète de l'exil et de la tragédie palestinienne, à travers deux documentaires qui leur sont consacrés et des lectures d'extraits de leurs oeuvres. Le programme prévoit des rencontres-débats avec les cinéastes palestiniens, des expositions de photos et des concerts de musique dont Makan de Kamilya Jubran. Cette manifestation sera «délocalisée» dans les villes voisines comme Aix-en-Provence, Châteaux Arnoux, Dignes, Gardanne, Manosque et Port-de-Bouc, pour permettre à un large public de découvrir, à travers le son et l'image, les réalités de ce peuple en lutte. A saluer!