La région marseillaise vit jusqu'au 16 juillet à l'heure du cinéma arabe, en salle ou en plein air. Inauguré samedi à l'Alcazar dans la cité phocéenne, l'événement prend place dans les principales villes du sud. Pour l'Algérie, deux créations récentes sont programmées parmi des œuvres en provenance du Liban, Maroc, Palestine, Syrie et Tunisie. La plupart sont inédites en France, avec deux créations réalisées par des Algériennes. Ainsi Mariem Hamidat a présenté Mémoires du 8 mai 1945, un moyen métrage vidéo de 60'. La réalisatrice revient sur les événements de l'après Seconde Guerre mondiale en Algérie. Une nouvelle fois, ce film de femmes (qui vient s'ajouter à celui de Yasmina Adi passé sur les antennes publiques françaises en 2008 et 2009) est riche en témoignages de personnes ayant vécu le drame dans plusieurs villes de la région de Sétif, et de certaines personnalités comme l'ancien président de la fondation 8 Mai 1945 Bachir Boumaza et le journaliste américain Landrum Bolling qui était sur place le jour des massacres. Pour elle, cette livraison correspond à une part d'elle-même : « Enfant d'immigrés de Sétif, personne dans ma vaste famille ne m'a jamais raconté les événements sanglants du 8 Mai 1945. Aujourd'hui, j'ai besoin de savoir pourquoi. Des témoins vivent encore et c'est auprès d'eux que j'ai recueilli ces témoignages. Pour comprendre le silence qui a suivi les cris de souffrance de la part algérienne. » Mariem Hamidat a beaucoup travaillé pour la TV. Elle a notamment réalisé plusieurs épisodes de la série à succès Plus belle la vie. Actuellement, elle travaille à l'écriture d'un nouveau documentaire, toujours en marge de la guerre d'Algérie : Mémoires du Camp du Larzac, 1957-1962. D'Algérie aussi a été proposé Goulili, de Sabrina Droui avec Yasmina Bennani. Deux jeunes filles dialoguent avant d'aller en cours. Elles parlent des choses de la vie, d'amour et de sexe. Ce n'est pas chose simple car elles sont si différentes et si proches à la fois. Enfin, les cinéphiles pourront voir ou revoir La maison jaune d'Amor Hakkar. L'organisateur du festival, l'association Aflam prépare pour la fin novembre une série spéciale Cinémas d'Algérie du 24 au 29 novembre. Après la Tunisie (2005), la Syrie (2006) le Maroc (2007) et la Palestine (2008), Aflam présentera un panorama de la production cinématographique algérienne depuis son origine jusqu'à aujourd'hui. Ce cycle sera accompagné d'une exposition photographique, de concerts, de rencontres littéraires et de tables rondes, en partenariat avec d'autres acteurs culturels marseillais, afin de faire du mois de novembre « le mois de la culture algérienne » à Marseille.