La région attend toujours l'aide des pouvoirs publics La wilaya de Tizi Ouzou qui ne se limite pas uniquement aux villes souffre le martyre. Le chômage, la malvie et les soucis au quotidien sont le lot des pauvres gens, sans compter l'avenir qui s'annonce sombre avec le tarissement de l'émigration. Une émigration qui assurait jusque-là, un tant soit peu une certaine activité dans les villages et hameaux. Aujourd'hui alors que les rangs des vieux pensionnés en devises fortes se dégarnissent chaque jour un peu plus et que les jeunes émigrés partent généralement en famille s'installer dans les régions et pays d'adoption, les rentrées d'argent frais se font rares. Les petits travaux qui employaient malgré tout, quelques dizaines de bras n'existent plus. Les constructions se font rares en dehors des gros centres et les gens commencent à quitter les villages en certains endroits, même les écoles n'arrivent plus à faire le plein d'élèves. Dans des villages de l'est de la wilaya on arrive difficilement à compter une trentaine d'élèves toutes divisions confondues. Il est vrai que les familles sont poussées par la recherche d'un mieux-être, une meilleure vie ou encore par la peur qui règne en certains endroits de la wilaya comme dans les régions est: Ouacifs, Aïn El Hammam et dans les régions sud, environs de Draâ El Mizan, de Boghni, des Ouadhias et de Maâtkas. Certes, la présence des forces de l'ordre rassure quelque peu mais peut-on décemment quadriller tous les villages et hameaux de la région? Les jeunes disent que «l'absence des investisseurs qui apportent du développement est remarquée, peut-être que ces gens-là ont peur. On leur a tellement dit sur cette région, les événements divers, notamment le Printemps noir et, récemment, ces actes terroristes signalés ces derniers temps tels les enlèvements de personnes semblent avoir dissuadé plus d'un investisseur.» Ce qui est sûr c'est que dans beaucoup de villages, mise à part l'entraide locale, rien n'est là pour aider les pauvres gens. Mais les comités de village n'ont rien entre leurs mains hors les cotisations des pauvres gens et ces cotisations sont si faibles, à la mesure de cette grande misère qui touche les gens. L'agriculture est une vue de l'esprit et les fabriques et autres usines sont des rêves inaccessibles. Les jeunes traînent la savate dans les ruelles poussiéreuses et beaucoup d'entre eux, n'ont même pas de quoi se payer un café ou une cigarette. Il y a urgence pour les pouvoirs publics à imaginer et vite un plan d'aide à ces paysans sans terre et surtout à ces jeunes qui sont une proie facile à la délinquance et autres déviances, «ventre affamé n'a point d'oreille» dit-on. On se plaint que dans les villages les vols se multiplient. On a juste oublié de préciser que ces jeunes gens sont pratiquement forcés de s'adonner à cette condamnable pratique car il leur faut bien «vivre» et répondre un tant soit peu aux besoins du corps. On assure que dans certains villages tout ce qui est fer, piquets de clôture, vieilleries et autres tôles sont ramassés et souvent même volés pour être vendus à des acheteurs en gros. Les pouvoirs publics sont-ils au courant également que dans de nombreux villages la drogue fait des ravages sans compter l'alcool, on noie son «chagrin» comme on peut. Pour paraphraser un citoyen, on dira «que l'on noie les problèmes de la région dans un verre de bière». La Kabylie pleure et crie au secours, elle n'en peut plus et demande l'aide des pouvoirs publics, sa population n'a guère l'habitude de tendre la main, fière et austère, elle attend dignement.