Inscrite dans le cadre du «Mois culturel européen», cette exposition met en exergue des images et photographies baignant pour la plupart dans une atmosphère de mystère... Le Musée national des beaux-Arts d'Alger, accueille depuis mercredi une belle exposition d'art représentant «La nouvelle graphie polonaise». Une exposition donnant un aperçu de l'art contemporain polonais. Les artistes, qui s'expriment à travers vingt-deux tableaux habitent dans différentes régions de la Pologne et représentent des écoles d'art différentes. Cette exposition aide à comprendre le phénomène de l'accélération du développement des nouveaux médias, dans ce pays de l'Europe de l'Est, aujourd'hui ouvert sur la mondialisation. Un air nouveau qui souffle, en effet, sur ce pays de l'ex-bloc socialiste, jouissant aujourd'hui d'un regard neuf et moderne sur sa société et sur le monde. Ainsi, cette exposition ancrée à la civilisation du numérique, qui domine déjà le futur, se veut essentielle à même de confirmer que l'homme vit dans un monde parfois «fantasmagorique» qui ne s'arrête pas de changer, au coeur de ce que l'on appelle la globalisation. Des mouvements picturaux témoignent de la vivacité de cette nouvelle génération d'artistes, en ce temps de changement des moyens d'expression artistique, en phase avec la modernité des moyens technologiques de la Pologne d'aujourd'hui. Les artistes qui exposent, la trentaine comme moyenne d'âge, évoquent des objets et événements du quotidien pour les transformer en d'autres objets sublimés. Métaphysique et philosophie traduisent cette exposition voilée d'un halo de poésie, laquelle nous fait plonger dans des images parfois austères, hermétiques, certaines sombres, rarement joyeuses, comme un rêve flottant, une réminiscence d'un passé pas encore digéré... Une sorte d'ambiguïté fragile encore, qui oscille entre l'envie d'être, appartenir déjà aux courants artistiques mondiaux et se séparer de la tradition... Enfin, une belle rêverie qui se conjugue à la réalité tangible de l'architecture, mais aussi au regard du design pour faire éclore ce joli mélange de sensations qui happe le regard et ne vous laisse pas indifférents. En regardant de bien près, cette exposition a des choses à dire bien plus profondes que l'on imagine. Une fenêtre sur la juxtaposition de traits et de visages «fermés» et tristes qui traduisent, on présume, de la tristesse, la froideur de ce monde combiné à l'espoir d'un renouveau meilleur, en rupture avec l'ancien monde... La fusion des êtres et des formes atteste de cette complicité des choses qui transcende la matière pour dire la vie, l'illusion, la passion, la «collision» des hommes, ou de ce désir là d'aller au-delà de la mort (Kiss of death) ou tromper l'ennui, de cette génération prise dans le train, à la vitesse du numérique. «Ambiguïté» qui fait la particularité de cette exposition «hybride» qui se fait violence pour prétendre à l'universalité. Un «mal» nécessaire afin de trouver sa (es) voie (s) et tracer enfin son chemin artistique...Une exposition à voir.