Une centaine de personnes, des jeunes en majorité, ont investi, samedi après-midi, les différents édifices publics de la localité d'In-Salah. Le siège de l'APC ainsi que de nombreux autres édifices publics ont ainsi été saccagés. Ainsi, des jeunes chômeurs ont mis le feu au siège de la commune avant de s'attaquer à celui de la daïra, à la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS), au dépôt de la SNTA ainsi qu'à une succursale de la BADR. Ces actes, selon des informations concordantes, ont été commis par des jeunes en signe de protestation contre le chômage prononcé dans la région de Tibikel. Des slogans hostiles aux autorités locales ont été scandés par ces jeunes. Les émeutiers, en effet, reprochent aux entreprises pétrolières de la région de s'adonner au favoritisme dans le cadre des emplois, particulièrement prisés dans la région. Les jeunes, en effet, se demandent pourquoi on privilégie les gens venus du Nord, avec tous les frais que cela engendre en sus des salaires, alors qu'une main-d'oeuvre disponible et proche est laissée pour compte depuis de trop nombreuses années. Rappelons que le 16 avril passé, des jeunes chômeurs, mécontents du recrutement pour la construction d'un gazoduc, avaient détruit des bâtiments publics à El-Ménéa, une zone limitrophe à In-Salah. Ces jeunes, eux aussi, protestaient contre le recrutement, jugé discriminatoire, de la société algéro-américaine Bechtel, chargée de la réalisation d'un gazoduc de 800 km, destiné à relier les champs gaziers d'In-Salah à ceux de Hassi R'Mel, avec El-Ménéa comme base de vie. La colère, donc, semble se propager telle une traînée de poudre dans le Sud algérien, une zone réputée très calme et qui n'a jamais connu d'incidents de cette nature depuis l'indépendance nationale. Il est à signaler que le wali de Tamanrasset s'est déplacé dans la soirée de samedi vers In-Salah pour apaiser les esprits et prendre les mesures nécessaires afin de rétablir le calme. Le ministre délégué chargé des Collectivités locales, M.Daho Ould Kablia, s'est également rendu sur les lieux.